PEKOUDE

(Exode 38:21 - 40:38)
  • Comme au cinema"


  • Notre Parasha conclut le livre de Shemot (Exode) sur la nuee qui enveloppe le "Kodesh Ha Kodashim" (la Tente d'assignation) c'est le couronnement du "Mishkan" (Tabernacle) qui n'etait jusqu'alors qu'un "corps" materiel. Des lors, cet edifice recoit son ame "La Chekhinah" (presence Divine) (Ex.15:34)

    UNE FENETRE OUVERTE

    Le "Mishkan" (tout ce qui est dit a propos du "Mishkan" est aussi valable pour le "Bet HaMikdash") n'est qu'une sorte d'instrument spirituel construit selon les instructions de la Thora, afin d'enraciner la saintete dans le monde materiel; c'est-a-dire, pour servir de point de contact entre la saintete supreme inaccessible et le monde fini.

    La forme d'ensemble du "Mishkan" ainsi que les moindres details sont une sorte de projection du monde superieur sur notre monde.

    En fait, il est comme une fenetre ouverte entre le monde physique et les mondes d'En Haut.
    Le "Kodesh Hakodeshim" est donc un lieu situe a la fois dans notre monde et dans les autres mondes.
    Il faut respecter des regles rigoureuses pour l'edification de ce lieu, afin que celui-ci soit pleinement saint

    Le "Mishkan" est une image symbolique de l'ensemble du systeme des mondes.
    Chacune des pieces ou parvis etait separee du "Kodesh Hakodeshim" par un rideau, qui constituait comme une representation archetypale de ce que les cabbalistes appellent "l'ecran"; c'est a dire une sorte de barriere qui a pour fonction d'empecher le flux divin de s'epancher dans toute sa purete.

    Cet ecran provoque un obscurcissement et modifie la lumiere drainee par ce flux.
    Un faisceau lumineux, tant qu'il ne heurte aucun objet opaque, reste essentiellement lumiere; Quand au contraire il heurte un ecran, ce faisceau cree une image: celle-ci n'est que l'image, resultant de la projection du monde de "l'Ein-Sof". (l'emanation)

    LUMIERE VOILEE

    L'ecran lui-meme n'est qu'une image; dans la source divine ces barrieres n'existent pas: l'unite y est parfaite.
    Son essence ne subit aucun changement; comme on le voit avec l'astre solaire: le rayon qui en provient ne provoque aucun changement en lui.
    Ce flux, pour D-ieu, ne procede pas vraiment de son etre essentiel, mais est comme un rayon qui se propage a partir de la source, appelee "Chekhinah".

    Quant a la "Chekhinah", les mondes ne peuvent ni recevoir, ni supporter sa lumiere, si ce n'est dissimulee dans un vetement, masquee par des ecrans, qui voilent ainsi la lumiere de "l'Ein-Sof" pour que ces mondes ne se dissolvent pas.

    La difference entre les mondes superieurs et les mondes inferieurs, est dans le degre de devoilement de ce flux de vitalite appele au sens figure "lumiere".
    En ce monde, toute chose pour exister contient de cette lumiere, meme les pierres ont au dedans d'elles cette lumiere, mais tres contractee, tres dissimulee: la vitalite d'une pierre est si reduite qu'elle n'a meme pas la force de vegeter.
    Dans les plantes, l'illumination a subi une contraction moindre; enfin cette lumiere est plus largement devoilee dans le regne animal et encore plus dans l'humain.

    Ce processus de contraction s'appelle "Tsimtsoum": D-ieu se cache lui-meme, faisant abstraction de son essence infinie et comprimant sa lumiere dans l'exacte mesure necessaire au monde pour exister.
    Au sein de la lumiere totale et infinie, rien ne pouvait exister; l'existence du monde ne devient possible que par l'acte special que constitue le retrait de D-ieu ou la contraction divine. Un tel voilement, est donc la condition elementaire de l'existence du fini.

    COMME AU CINEMA

    Les elements de ce processus se retrouvent au cinema:
    Avant le commencement de la projection, la salle etait remplie de lumiere; cette situation ne permettait pas au film d'etre projete, car les images y auraient ete dissoutes. Pour pouvoir projeter le film, il faut au prealable suprimer la lumiere ambiante, et creer ainsi une obscurite artificielle. C'est ce qui est indique dans le livre de "Berechit" (la Genese) "des tenebres couvraient la face de l'abime" (Gen.1:2)

    De meme, lorsque l'on raconte un film: nous commencons generalement notre recit apres l'extinction des lumieres. Ce qui c'est passe avant, lorsque la lumiere etait encore dans la salle, n'a pas de rapport avec l'histoire; et n'a donc pas besoin d'etre conte, c'est pourquoi la Thora ne parle pas de ce qui etait avant les tenebres.

    Un film a avant tout ete concu et realise par un realisateur: "et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux." le resultat de sa creation est mis sur une fine pellicule.

    La projection commence par un faisceau lumineux qui traverse l'obscurite "D-ieu dit que la lumiere soit ! Et la lumiere fut." Silence dans la salle. L' ecran est "vide" puis apparaissent des images "informes".
    "Dieu vit que la lumiere etait bonne." Notre projectionniste a regle son objectif et le faisceau lumineux cree une image claire.
    "et Dieu separa la lumiere d'avec les tenebres". devant ce faisceau on a place la pellicule qui filtre la lumiere; en la dissimulant ou en la devoilant, sans pour autant alterer la source lumineuse.

    QUE LE FILM COMMENCE

    Nous en sommes les acteurs. Un bon acteur se doit de suivre les directives du metteur en scene; car lui seul a une vue d'ensemble de ce qu'il veut creer.
    Un acteur qui jouerait un role qui ne lui est pas demande et qui ne serait pas en harmonie avec l'ensemble, serait "vire" sur le champ.
    Notre metteur en scene "qui a les moyens", laisse ces mauvais acteurs sur le plateau de tournage "faire les pitres", ils recoivent malgre tout un salaire. Mais ils ne figureront pas dans la projection du film qui est le but ultime de cette oeuvre monumentale. (deja six millenaires de tournage !)

    Tout comme dans un film, il y a les acteurs de chair et de sang, et les acteurs de lumiere projetee sur l'ecran. Il y a le monde d'en bas qui a son homologue dans le monde d'en haut, et tous deux, sans vivre la meme histoire, sont intrinsequement lies.

    On a la chance d'avoir ete engages pour "jouer le premier role," c'est pourquoi il n'est pas de jour ou les medias ne se preocupent pas de nous: c'est le prix a payer par les vedettes.

    Mais ce qui compte pour nous c'est de bien assimiler le script (la Thora) et de bien jouer notre role, en appliquant du mieux que l'on peut les "Mitsvot" (commandements).

    Base sur: La rose au treize petales de Adin Steinsaltz
    Likoutei Amarime du R. Schneour Zalman de Liady
    Les elucubrations de Yasha

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