Dvar Torah du Shabbat

A ma famille, mes amis, mes Rabbanim,
A mon fils Avihaï AMAR,
Source de vie, de courage, de détermination...

en cours d'évolution chaque semaine pour la Parasha concernée...

Shabbat Shemot

La Parasha Shemot relate d'une part les terribles souffrances de nos ancêtres devenus esclaves en Egypte, et d'autre part, la naissance de leur libérateur connu sous le nom de Moché, et qui selon le Me'am Loez, portait également d'autres prénoms dont celui de YekoutiEl (ayant pour racine de mot "Kavé El", signifiant "espère en HM") que lui choisit Yokheved sa mère, car elle disait "J'avais espoir et foi en HM.. Cet enfant sera l'espoir d'Israël !".

Mis au monde miraculeusement par Yokheved à l'âge de 130 ans, YekoutiEl sera ensuite adopté par Bitia, la fille de Pharaon, qui le prénommera pour sa part, Moché, et qui le fera grandir dans son palais..

De cet épisode, la Torah nous dévoile qu'HM anticipe toujours la solution au problème, et la dispose même à portée de main de tous ceux qui "espèrent en Lui (HM)". D'où le prénom YekoutiEl du libérateur des enfants d'Israël de l'exil Egyptien, qui deviendra aussi le plus grand prophète d'Israël pour nous transmettre la Torah par le biais d'HM.

Certes, les souffrances de chaque exil sont considérables et dépassent parfois l'entendement de l'homme, mais nos Sages rappellent que vivre par la Emouna d'Israël, c'est admettre que toute mise à l'épreuve de notre peuple en général et de chacun en particulier, est l'expérience la plus adéquate qu'HM nous a choisie de vivre ici bas, dans le but de connaitre l'élévation, de se parfaire et de se purifier pour acquérir notre propre part dans Sa Torah et s'attacher à Lui, et d'accéder ainsi au bonheur véritable.

Combien de fois dans l'histoire de notre peuple, il nous a été révélé que ce qui semblait être à un moment quelque chose de négatif s'avérait être au final quelque chose de positif ? Et en fait, tout l'enjeu de l'épreuve consistait à continuellement progresser jusqu'au bout du tunnel, tout en brillant par notre Emouna en HM pour ne point sombrer dans l'obscurité.

A l'évidence, le seul qui puisse se tromper en faisant le mauvais choix, c'est l'homme !

Mais quand bien même, il y'a toujours espoir d'y remédier si l'on s'attache aux enseignements que véhicule le YekoutiEl de sa génération, dont la vocation consiste à réparer le monde et d'y faire participer toute âme éprouvée, en l'encourageant et en lui insufflant l'espoir.

A ce propos, notre Parasha rapporte que lorsque les astrologues annoncèrent à Pharaon qu'un nouveau né garçon viendrait délivrer les Hébreux, il ordonna aussitôt de "tuer les nouveaux nés garçons" en les jetant au Nil, et "de faire vivre les filles" en les assimilant au mode de vie Egyptien. Et face à ce décret catastrophique, 'Amram qui était à l'époque un dirigeant du peuple d'Israël, en fut si affecté qu'il décida de divorcer de son épouse Yokheved, pour montrer à tous, l'exemple à suivre qui empêchera l'arrivée de nouveaux nés innocents à qui les Egyptiens destinaient une noyade certaine.

Mais lorsque sa fille Myriam lui fit remarquer que sa décision cultiverait le désespoir, et qu'en plus, elle était pire que le décret de Pharaon : "Pharaon a uniquement décrété la mort pour les garçons, mais ta décision supprime aussi les filles d'Israël !" {Rachi 2;1}, il revint rapidement sur sa décision pour épouser à nouveau Yokheved et cultiver avec elle l'espoir au sein d'Israël, jusqu'à donner naissance à YékoutiEl.

De la sorte, lorsque nos Sages enseignent que dans ce monde de l'action "la récompense est à la mesure de l'effort" {Avot 5;22}, nous comprenons que seul l'effort incombe à l'homme pour accomplir ce qu'HM attend de lui, tandis que le résultat ou la récompense demeurent toujours dans les mains du Maitre du monde qui les accorde selon Sa volonté en temps voulu et de la manière qui convient, toujours pour le bien.

Ainsi, lorsque l'on s'en remet entièrement à HM avec Messirout Nefesh (don de soi) pour continuer au delà de toute logique à marcher dans Ses voies, en cultivant l'Espoir, la Emouna et la Joie, alors il n'y a pas de doute que l'on recoltera la Guéoula.

Shabbat Shalom

Parasha Vaéra

Sur l'ordre d'HM, Moché et Aharon demandent à Pharaon de laisser partir le peuple juif. Mais ce roi mécréant qui gouvernait le pays de toutes les richesses, de la sorcellerie et de l'illusion, dira "je ne connais point HM" et continuera à imposer sa dictature jusqu'à ce que les 10 plaies le fassent plier à la volonté du Créateur. Et notre Parasha en compte 7 (Dam: Le Sang , Tsefardéa: les grenouilles , kinim: La vermine , Arov: les bêtes sauvages , Devere: La peste , she'hin: Les ulcères , Barad: La grêle d'eau et de feu).

Cet épisode se déroula en l'an 2447, et pourtant la Torah nous enjoint de nous en souvenir encore aujourd'hui et de nous en imprégner au quotidien, afin de prendre conscience de notre Métsiout (réalité) en tant qu'Hommes libres, libérés de l'esclavage d'Egypte par le Roi des rois et désignés comme Ses serviteurs ici bas.

En effet, lorsque la Guemara Pessahim-116b ordonne à chaque Juif "de se considérer comme sorti soi-même de Mitsraïm (Egypte)", qui se lit également Metsarim (barrières), elle lui recommande surtout de se donner les moyens d'y parvenir à chaque génération, en repoussant les limites de la conscience de soi et de ce qui nous entoure, pour ne pas tomber dans la petitesse en devenant l'esclave des désirs grossiers de ce monde et sombrer dans l'illusion de l'exil.

Certes, la conscience d'un enfant est par nature limitée puisque dés le départ, celui-ci ne trouve de satisfactions que dans une dynamique d'avoir toujours plus. Mais, au fur et à mesure qu'il grandit, sa conscience se développe pour devenir (à priori) un être mature, conscient de ses responsabilités de devoir fournir les efforts que la vie attend de lui au quotidien, afin de se réaliser et d'exister pleinement.

Pourtant, qui d'entre nous ne s'est pas au moins une fois réfugié dans l'illusion face à une réalité qui dérangeait lorsque sa conscience lui demandait continuellement un effort pour progresser ? Et ce, jusqu'à ce que les douleurs de la réalité le rattrapent et le poussent à s'écrier : "Pourquoi moi ?".. Des cris à propos desquels le Rabbi Shneerson enseigne que "les gémissements ne sont d'aucune utilité. Une plainte n'est qu'une clé ouvrant le coeur et décillant les yeux, afin de ne pas rester assis avec les bras croisés, mais d'organiser l'effort et l'activité.." {Hayom Yom}.

Ainsi, tout le but de l'exil en Egypte qui a précédé les étapes de la libération et du don de la Torah, consistait à ce que notre peuple vive une période très difficile pour éveiller en lui le désir le plus profond d'accéder à la vraie vie et la vraie liberté en devenant uniquement les serviteurs du Créateur par soumission à Sa volonté, et en se défaisant de la mort en exil ou la non existence consistant à baisser les bras face aux difficultés de l'épreuve de la réalisation de soi.

Et pour y parvenir avec succès, nos Sages rappellent que notre Thora de vie s'appelle aussi Oz (la force), car elle accorde de la vitalité, de l'audace et de la vigueur à tous ceux qui s'y attachent, et finalement, elle apprend à croire que l'impossible peut devenir réellement possible, et que les Metsarim (limites) peuvent constamment être repoussées pour percevoir la vérité et accéder au meilleur qu'HM nous a destiné.

Shabbat Shalom

Parashat Bo

La Parasha Bo raconte le déroulement des 3 dernières plaies qui s'abattent sur les Egyptiens avant que Pharaon ne capitule en suppliant Moché et Aharon de quitter l'Egypte avec tous les hébreux. La promesse qu'HM avait fait à Avraham s'accomplit enfin après cet exil Egyptien de 210 ans, les hébreux sortent de l'esclavage avec de grandes richesses, en direction du mont Sinaï pour recevoir la Torah et entrer ensuite en Terre promise.

Une fois de plus, le passage de l'obscurité la plus épaisse à la lumière la plus extraordinaire reflète le "cycle de la vie" du peuple juif en général et de nos Patriarches & Matriarches en particulier qui, face à la difficulté, ont su traverser leurs épreuves en façonnant par l'effort le réceptacle qu'HM attendait d'eux pour recevoir les bénédictions extraordinaires qui leur étaient destinées. Car lorsque l'homme reste déterminé à marcher dans les Voies d'HM, les difficultés de l'épreuve finissent par se transformer en de vrais catalyseurs d'Emouna, lui permettant de voir s'accomplir de vrais miracles.

En revanche, dans le quotidien normal où l'homme n'est pas spécialement secoué par l'épreuve, il est vrai que l'éveil de cette Emouna pour HM n'est pas courant, et il arrive parfois que cette perception lui échappe jusqu'à que la transgression qui s'ensuit entraine la chute, la séparation, l'obscurité..

C'est pourquoi, nos Sages enseignent que "l'homme commet une faute uniquement quand il est saisi par un esprit de folie" {Sotta 3A} qui fausse sa perception de la vraie réalité, en lui faisant croire par exemple que sa judéité reste intacte malgré la faute, alors qu'en réalité, chaque transgression l'éloigne d'HM et donc de la vérité. Puis, "une mauvaise action en engendre une autre", jusqu'à qu'une épreuve envoyée par HM parvienne à éveiller sa conscience pour le pousser à l'interrogation et à l'introspection, afin de reconnaitre ses défauts et ses erreurs pour pouvoir envisager la "guérison" et donc la réparation de son âme, et accéder ainsi au plus haut niveau qu'offre la Téchouva.

Après tout, seule cette capacité à admettre la vérité lui permettra de quitter cet état d'obscurité et d'accéder à la lumière.

Et tout comme un couple se sent plus fort après avoir surmonté une épreuve, et plus unis après s'être réconcilié d'une dispute qui les a séparés, l'homme, après avoir avoué et regretté sincèrement sa faute, se retrouvera plus proche d'HM.

D'ailleurs, la Mitsva de "fixer le calendrier juif" figurant dans notre Parasha, fait une allusion à ce passage de l'obscurité à la lumière, puisqu'il s'agit de sanctifier le renouvellement de la lune à chaque début de mois lorsqu'elle dévoile son premier firmament pour éclairer, alors que la veille elle était encore complètement sombre. Et nos Sages soulignent alors que l'état d'obscurité n'est qu'une étape transitoire durant laquelle il ne faut jamais désespérer et au contraire éveiller sa foi et son amour pour HM afin de se renouveler et de transformer l'obscurité en lumière.

Shabbat Shalom

Shabbat Bechala'h

La Parasha Bechala'h raconte les miracles extraordinaires qu'HM réalisa pour les hébreux lors de la sortie d'Egypte, notamment durant leur traversée à pieds secs de la mer des joncs où ils virent la main puissante d'HM et eurent foi en Lui et en Moché Son serviteur.

Tout de suite après cette traversée miraculeuse, Moché chanta avec les hommes le fameux cantique "Az Yachir Moché" en remerciement à HM pour Ses prodiges. Sa soeur Myriam de son coté, prit en main un tambourin et réunit toutes les femmes pour leur faire répéter quelques paroles de ce même cantique, ainsi qu'il est dit : "Myriam leur fit répéter, chantez l'Eternel, Il est souverainement Grand; cheval et cavalier (Egyptien), Il les a précipités dans la mer".

Nos Sages enseignent que l'expression en hebreu "elle leur fit répéter" (Vata'an Lahem) se traduit également par "elle leur répondit", et cela sous-entend que lorsque Myriam s'adressa aux femmes pour leur demander de chanter la gloire de l'Eternel "Qui a précipité cheval et cavalier dans la mer", elle leur apporta des réponses aux questions qu'elles se posaient.

Quelles étaient alors leurs interrogations, et quel est le sens de la réponse de Myriam ?

En fait, nous savons que le but principal de la sortie d'Egypte consistait pour le peuple Juif à se défaire définitivement de l'esclavage d'Egypte (l'asservissement à l'homme) et à devenir les serviteurs du Maître du monde Lui-même en acceptant Sa Torah au mont Sinaï et en accomplissant Sa volonté. De la sorte, chaque âme d'Israël pourra mériter sa place au Gan Eden au prix des efforts qu'elle aura investis ici bas.

Mais contrairement aux devoirs de l'homme, nous savons aussi que la Torah affranchit la femme de pratiquement toutes les Mitsvot positives liées au temps (Tefilin, Shema bizmano..). Et en voyant ainsi leur rôle diminué dans la pratique des Mitsvot liées au temps, les femmes se demandaient si leur récompense au Gan Eden ne serait pas diminuée, et si elles devaient donc manifester leur joie autant que les hommes ?

C'est pourquoi, Myriam leur répliqua, détrompez-vous chantons aussi ! Car de la même façon que "le cheval & le cavalier" subirent le même terrible sors en s'associant pour faire le mal, ainsi tous types d'associations pour faire le bien et en particulier celle qui unit l'homme et la femme pour fonder leur foyer juif dans la Kedoucha, accorderont à chacun la même récompense pour avoir contribué ensemble à la réalisation de leur projet commun sur la voie de la Torah & Mitsvot.

En outre, nos Sages nous font remarquer que l'homme et la femme diffèrent certes physiquement et psychologiquement, mais aussi spirituellement de par la spécificité de leur rôle dans l'accomplissement des Mitsvot de la Torah qui, dans sa dimension masculine, est plus orienté vers les détails et l'application précise de la loi, alors que sa dimension féminine est liée à l'essence de la Torah et donc à ses principes généraux. Et de la sorte, l'union de chaque couple d'Israël apporte la complémentarité attendue au sein de la mission globale du peuple d'Israël.

C'est la raison pour laquelle le Zohar (III, 283b) souligne que l'homme et la femme sont deux dimensions d’une âme unique, séparées ici bas dès la naissance et réunies à travers le mariage pour accomplir leur mission commune, suite à laquelle ils mériteront la même place au Olam Haba. Rabbi Itshak Louria nous révèle alors que "lorsque l'homme accomplit une Mitsva (commandée spécifiquement aux hommes), la femme n'a pas besoin de l'accomplir de son côté, car elle est incluse dans l'accomplissement de son mari". D'où le sens profond de cette affirmation du Talmud : "l'épouse d'un homme est comme son propre corps" (Mena'hot 93a).

Shabbat Shalom

Shabbat Yitro

La Parasha Yitro relate l'épisode du don de la Torah (Ecrite & Orale) au peuple d'Israël sur le mont Sinaï. Les 10 Commandements sont transmis par Moché au nom d'HM, à l'exception des 2 premiers qui furent dictés par HM Lui-même {Rachi 19;19} pour souligner l'importance du respect de l'ensemble des Commandements de notre Torah de Vie.

En effet, nos Sages soulignent déjà que le texte des 10 Commandements englobe l'ensemble des Mitsvot, et comporte 620 lettres qui rappellent les 613 Mitsvot de la Torah (248 Injonctions; 365 Interdictions) et les 7 Mitsvot instituées par les Rabbanan (Netilat Yadaïm, Nerot Shabbat, Hallel, Meguila, 'Erouv, 'Hanouka, Brakhot).

Quant aux 2 premiers commandements dictés par HM Lui-même, le 1er commandement "Je suis l'Eternel ton Dieu qui t'ai fait sortir d'Egypte" est à l'origine de toutes les Injonctions de la Torah qui permettent de se lier à l'Essence de Dieu en les mettant en pratique, et d'éveiller ainsi des sentiments d'Amour d'HM. Et le 2e commandement "Tu n'auras pas d'autres dieux devant Ma face" est à l'origine de tous les Interdits de la Torah qui préservent l'homme de tout détachement de l'Unité de Dieu lorsqu'il ne les transgresse pas, et qui éveillent des sentiments de Crainte d'HM.

Le plus surprenant étant cependant que le 1er mot prononcé par HM : "Anokhi" (Je suis), est un terme qui n'appartient pas à la langue Sainte mais à la langue Egyptienne. Mais le Rabbi Shneerson nous fait remarquer que l'allusion d'HM dans le choix de ce 1er mot en Egyptien lors du don de la Torah, vient nous définir l'utilité même de ce précieux trésor dont nous avons hérité.

Car l'objectif de tout juif est d'appendre, d'enseigner et de mettre en pratique la Torah afin de propager sa sainteté en exploitant à bon escient la matière qui l'entoure, dans toutes les situations, dans tous les domaines, dans toutes les langues et dans tous les endroits, même les plus éloignés et les plus bas, symbolisés à l'époque par l'Egypte & sa langue Egyptienne.

Et en investissant nos efforts dans ce sens, nous contribuerons chacun et chacune à la bonne réalisation de la mission de notre peuple pour vivre très bientôt la venue de Machia'h.

Shabbat Shalom

Shabbat Michpatim

L'épisode du don de la Torah par HM sur le mont Sinaï se poursuit dans notre Parasha par la transmission d'un grand nombre de lois qui fixent les rapports entre l'homme et son prochain d'une part, et entre les juifs et HM d'autre part.

Dans le Tania, l'Admour Hazaken enseigne que "les Mitsvot sont la dimension profonde de la Volonté d'HM, Son désir véritable, s'introduisant en tous les mondes, supérieurs et inférieurs, afin de les conduire à la vie". Autrement dit, pratiquer les Mitsvot de la Torah revient certes à se lier à HM dans l'accomplissement de Sa volonté, mais aussi à contribuer à la source de Vie, en introduisant une lumière et une vitalité dans les mondes afin de maintenir leur existence.

C'est pourquoi, chaque juif se doit de prendre conscience de cet énorme pouvoir qui lui est conféré, et doit réaliser qu'il est impossible d'adhérer au judaïsme de façon purement spirituelle, car ce qui importe ici bas c'est l'action !

En effet, la pratique des Mitsvot de la Torah dans la pensée, parole et action, permet à toute âme juive de s'élever et d'accomplir sa part dans la mission globale du peuple d'Israël, mais aussi d'élargir les canaux de la subsistance matérielle et spirituelle nécessaires pour y parvenir avec succès.

Ainsi, il nous faut pratiquer les commandements positifs et s'abstenir des commandements négatifs qui se déclinent tous deux en 3 catégories de lois : Michpatim (lois logiques), 'Houkim (décrets non logiques), 'Edot (lois de commémoration).

Et ici, notre Parasha porte le nom de Michpatim car elle détaille les lois logiques qui permettent d'établir l'ordre et la justice dans une société. Toutefois, nos Sages font remarquer qu'elle contient également quelques 'Houkim (ex: ne pas cuire le lait et la viande..), et de cette manière la Torah souhaite nous interpeller sur la manière de pratiquer les Mitsvot d'HM dans le but d'y ajouter une dimension plus profonde.

Assurément, il existe chez l'homme une relation de cause à effet entre l'intellect et le sentiment, en laquelle une compréhension saine aura toujours une influence significative sur le comportement et les sentiments. Néanmoins, il arrive que l'homme puisse tomber dans l'erreur en adoptant des comportements qui sembleraient légitimes à ses yeux, ou en manifestant des sentiments qui selon lui seraient justifiés, et qui pourtant sont proscrits par notre Torah de vérité.

D'où, l'injonction supplémentaire figurant dans notre Parasha {23;7}, de nous "éloigner" du mensonge en plus de son interdiction formelle, car ce qui n'est pas la vérité au regard de la Torah représente un réel danger et cause beaucoup de tort à autrui, à commencer par le menteur qui dés le départ se ment à lui-même, et qui au bout du compte sera prisonnier de ses fautes (jusqu'à qu'il parvienne à la Techouva).

Autrement dit, le fait que la Parasha Michpatim comporte de manière surprenante également des 'Houkim, vient nous dévoiler que l'accès à la vérité et à la liberté ne peut se faire qu'au travers de la soumission à HM en accomplissant toutes Ses Mitsvot comme s'il s'agissait de l'accomplissement de 'Houkim. C'est à dire en se conformant à Sa volonté au delà de notre propre logique ou de notre compréhension personnelle.

Et lorsque nous gardons précieusement à l'esprit que la réalisation de chaque Mitsvot de la Torah (Michpatim, 'Edot ou 'Houkim), permet de nous unifier à HM Lui-même dans la droiture et la vérité, il devient alors évident que l'enthousiasme, le plaisir et la joie accompagneront toujours notre quotidien pour vivre une vie authentiquement juive conformément à la loi de Moïse et d'Israël.

Shabbat Shalom

Shabbat Terouma

Dans la Parasha Térouma (prélèvement), HM demande à ce que chaque Juif contribue à la construction du Michkan (Tabernacle) et des objets qu'il contient. Puis, Il précise à Moché : "Et ils me feront un Sanctuaire et Je résiderai en eux".

Nos Sages nous font remarquer qu'il n'est pas dit "et Je résiderai en lui (dans le Sanctuaire)" mais bien "en eux", car ici, HM fait certes la promesse de résider dans le Sanctuaire, mais aussi en chaque Juif qui respectera Ses commandements et accomplira Sa volonté pour Le servir.

A l'évidence, les Synagogues pour prier ou les Maisons d'études de la Torah constituent aujourd'hui des Sanctuaires communautaires. Et à l'échelle de la famille, la construction d'un foyer juif est aussi associée à l'édification d'un Sanctuaire par le couple lorsque celui-ci se conforme aux valeurs de notre Torah de Vie pour préserver la paix et la sainteté dans leur maison.

Mais avant tout, il existe un Sanctuaire qui se construit dans le cœur de chaque juif, lorsque celui-ci suscite un lien profond avec HM en sanctifiant Son saint Nom par l'expression de ses bons traits de caractères dans son comportement quotidien au travers de ses pensées, paroles et actions.

De la sorte, l'effort du premier pas, la volonté de bien faire, le courage et la persévérance doivent jaillir du coeur de l'homme, "d'abord le réveil d'en bas, pour que suive le réveil d'en haut" disent nos Maîtres de la Kabbala.

Nous retrouvons d'ailleurs cette idée d'association parfaite qui mène à l'intégrité lors des prélèvements du demi-Shekel pour les Sacrifices et du demi-Shekel pour les Socles du Michkan. Cette pièce de demi-Shekel par personne symbolise en effet la demi-part, car un Juif à lui tout seul est incomplet (1/2) et ne pourra tendre vers l'intégrité (1) que dans son union avec HM.

Et lorsqu'un Juif étudie la Torah et accomplit les Mitsvot, lorsqu'il fait de ce monde matériel qui l'entoure un Sanctuaire pour HM en y introduisant de la Kédoucha (sainteté) jusqu'à ne plus distinguer le Matériel du Spirituel, alors il bâtit en lui et autour de lui un édifice pour son Créateur.

En outre, nos Sages enseignent que : "lorsqu'un homme se sanctifie quelque peu ici-bas, on le sanctifie largement, là-haut" (Yoma 39A), c'est à dire, qu'HM vient toujours en aide à celui qui fait l'effort de se sanctifier, pour qu'il parvienne à élever son âme animale vers la sainteté et à surmonter l'épreuve que lui imposait son mauvais penchant.

Shabbat Shalom

Shabbat Tetsavé

Dans la Parasha Tétsavé HM énonce la suite de Ses instructions pour l'élaboration du Michkan (Tabernacle) et des objets qu'il contient, ainsi que des préceptes concernant les Cohanim (prêtres) pour effectuer les Korbanot (sacrifices).

Selon le Rambam (Maïmonide), la raison d'être du Michkan est d'avoir un endroit au sein du peuple Juif qui soit consacré à servir HM en faisant des Korbanot. Le Ramban (Na'hmanid) pense quant à lui, que le Michkan est l'endroit désigné par HM au sein du peuple Juif, pour révéler Sa Chekhina (présence Divine).

Ces 2 opinions sur le but d'avoir un Michkan semblent à première vu divergentes, puisque l'une met l’accent sur les efforts de l’homme qui souhaite retrouver une proximité avec HM en corrigeant ses imperfections, tandis que l'autre considère la révélation d'HM comme essentiel, mais le Rabbi Shneerson souligne que toutes deux se rejoignent sur le fait que le Michkan sert à consolider l'union du peuple d'Israël à Son Créateur par l'accomplissement de Sa volonté.

De nos jours, en l'absence du Michkan, les Korbanot sont remplacés par les moments que nous consacrons au recueillement, au repentir et à la prière, dans le but de se rapprocher d'HM et de Le servir d'un cœur entier. Seul le Maître du monde connait parfaitement toutes Ses créatures de l'intérieur, et ces rendez-vous privilégiés avec Lui sont également des occasions d'épancher nos cœurs et de solliciter Son aide et Sa bénédiction pour traverser avec succès les épreuves de la vie que Sa Providence Divine nous a destinées.

D'ailleurs, Rabbi Na'hman enseigne que la prière est l'arme essentielle du Juif, et que c'est à travers elle que provient toute la vitalité de l'homme. Ainsi, toutes les guerres que l'homme doit disputer, que ce soient les guerres contre son mauvais penchant ou les autres guerres contre les opposants à la Vérité, toutes ces guerres doivent se livrer par la prière.

C'est pourquoi, il nous faut remercier chaque jour l'Eternel de nous avoir accordé les forces nécessaires de pouvoir Le louer et Lui adresser nos prières, jusqu'à mériter de vivre très bientôt la grande délivrance avec notre juste Machia'h et la reconstruction du 3e et eternel Beth Hamikdash, afin que soit restauré le service des Korbanot et que se révèle la Chekhina au sein d'Israël et du monde entier, dans l'amour, la vérité et la paix... Amen !

Shabbat Shalom

Shabbat Ki-Tissa

Dans la Parasha Ki-Tissa figure l'épisode compromettant de la faute du veau d'or qui se déroula 40 jours après le don de la Torah. Lorsque Moché descendit du mont Sinaï avec les 1ères tables de la loi, sa colère s'enflamma à la vue du veau d'or, et il les brisa au pied de la montagne de sa propre initiative.

Rachi souligne que les termes employés dans notre Parasha {32;7} révèlent que les fauteurs de troubles n'étaient autre que des Erev Rav (les non-juifs qui s'étaient mêlés aux Hébreux pendant la sortie d'Egypte et que Moché avait accueillis et convertis de sa propre initiative sans consulter HM). Mais dans son rôle de défenseur d'Israël exceptionnel, et avant même d'identifier ceux qui méritaient la sanction d'avoir enfreint la loi, Moché eut ce reflexe incroyable de détruire les preuves contractuelles et matérielles, où étaient gravés les engagements d'Israël envers HM, pour ne pas qu'elles ne leur portent d'avantage préjudice. {34;1}

Toutefois, le Midrash raconte que Moché s'en voulait terriblement d'avoir ainsi brisé les tables de la loi, et qu'HM le réconforta en lui précisant qu'il avait bien agis puisque ces premières tables portaient en elles uniquement les 10 Commandements, alors que les secondes tables à venir allaient être accompagnées de Midrashim, de Agadoth, d'autres lois et de la Torah Orale.

S'il en est ainsi, on peut se demander pourquoi HM n'accorda pas à Israël d'emblée une Torah plus riche avec les premières tables ?

Pour y répondre, le Rabbi Shneerson fait tout d'abord remarquer que l'épisode du don de la Torah érigea les hébreux au dessus de toutes les nations en tant que peuple élu d'HM, à un niveau si élevé qu'un sentiment d'orgueil s'empara d'eux, leur donnant l'impression d'être devenus des êtres d'exceptions, des personnes importantes et invulnérables... Et puisque l'égo fait toujours écran à la sainteté de la Torah, les hébreux ne pouvaient pas constituer de bons réceptacles pour hériter de la Torah dans son intégralité.

En effet, nos Sages soulignent que la Torah s'acquiert uniquement lorsque l'Homme accède à la meilleure des vertus qui le conduit à la crainte d'HM : l'humilité.

Ainsi, lorsque Moché détruisit les tables de la loi, leur orgueil se brisa aussitôt et une vive réaction de Téchouva s'éveilla au sein des hébreux jusqu'à les transformer en de saints réceptacles disposés à recevoir les deuxièmes tables de la loi qui s'accompagnaient de la Torah Ecrite & Orale dans son intégralité, le saint jour de Kippour.

Et de cet enseignement, nous comprenons également pourquoi les tables brisées furent toujours conservées avec les nouvelles tables dans l'Arche Sainte, puisqu'elles nous renvoient à la nécessité de devoir travailler sur nos Midoth pour acquérir la Torah, et témoignent de la force exceptionnelle de la Téchouva d'un Juif, qui même s'il se trouve au niveau le plus bas, a toujours la possibilité d'atteindre le niveau le plus haut que "même le juste parfait ne peut atteindre".

Shabbat Shalom


Shabbat Vayakhel

Dans la Parasha Vayakhel, Moché transmet au peuple d'Israël les instructions divines concernant l’édification du Tabernacle, mais avant cela il leur rappelle le commandement d'observer le Shabbat : "Pendant 6 jours, le travail sera fait, puis le 7e jour sera pour vous le saint Shabbat, un Shabbat pour l'Eternel", et en procédant ainsi, nous déduisons que les travaux nécessaires à la construction du Tabernacle ne peuvent pas être effectués le Shabbat. {Rachi 35;2}

Aussi, lorsque la Torah précise que "le travail sera fait" à la forme passive et non pas "vous ferez le travail" à la forme active, elle souhaite ici corriger les terribles confusions qui pourraient éloigner l'homme de ses vraies priorités dans la Vie, en lui révélant que son existence ne se résume pas à sa carrière ou son job qui feraient de lui au mieux un brave esclave, mais plutôt à ce qu'il "est" réellement dans son quotidien au travers de sa personnalité, ses Midoth, ses aspirations, ses valeurs et la qualité du lien qu'il entretien avec autrui et avec son Créateur dans la réalisation de ses choix et l'orientation de ses volontés.

Quant à la subsistance de chacun, il ne fait nul doute que c'est HM qui y pourvoit, et la Torah assure que lorsque l'on garde précieusement le 7e jour du Shabbat, le travail profane des 6 jours de la semaine "sera fait" en quelques sortes de lui-même ou par des intermédiaires.

Pour ce faire, chacun doit investir toute l'énergie et toute la force que lui accorde HM pour marcher dans Ses voies et s'acquitter de la mission qu'il a reçue ici bas. Et si l'on se trouve face aux obstacles de la vie, nos Sages soulignent que ceux-ci n'existent pas en réalité, puisque HM ne met jamais l'homme à l'épreuve sans lui avoir accordé au préalable la capacité de la traverser avec succès.

C'est pourquoi, le choix de se déconnecter de son travail profane pour respecter le saint jour du Shabbat devient une évidence pour tout Juif qui prend conscience que l'alliance qui le lie à son Créateur lui permet d'accéder à la vraie liberté. Et en adoptant un tel comportement dans la Sim'ha et la Emouna, l'activité professionnelle devient un réceptacle saint pour recevoir la Berakha d'HM, car après tout, seul le respect des lois et des valeurs du Judaïsme sont les vrais canaux de la subsistance spirituelle & matérielle.

En outre, lorsque le Roi David loue l'Eternel pour la subsistance qu'Il nous accorde en disant : "Tu ouvres Ta main, et rassasies tout vivant selon sa propre volonté" {Tehilim 145}, il associe le "vivant" à sa "volonté" pour signifier que celle-ci définit sa propre nature dans la Vie, car effectivement "l'homme se situe là où le mène sa volonté" et il a toujours le libre choix de faire ce qu'HM l'engage à accomplir dans un verset très fort : "Voici Je mets devant toi le Bien et le Mal, la Vie et la Mort, et tu choisiras la Vie" {Dévarim 30;19}, tout en gardant à l'esprit les paroles du Roi Salomon : "la Torah est un arbre de Vie pour ceux qui s'y rattachent, et ceux qui la soutiennent seront heureux". {Proverbes 3;18}

Shabbat Shalom


Shabbat Pekoudei

Dans la Parasha Pekoudei, Moché ordonne d'établir le compte de l'or, de l'argent, du cuivre et de tous les matériaux que le peuple d'Israël a donné en offrande pour la construction du Michkan (Tabernacle). Moché érige ensuite le Michkan et le consacre en lui apposant de l'huile d'onction, ainsi qu'à ses ustensiles. Puis, HM fait résider Sa Chekhina (présence Divine) au sein d'Israël : "la nuée reposait sur la tente d’assignation et la gloire de l’Eternel emplissait le Tabernacle" (40;35).

Tout ce qui est dit a propos du Mishkan est aussi valable pour le Beth HaMikdash (Temple), et tous deux constituent une sorte de réceptacle spirituel construit selon les instructions d'HM, permettant d'établir un contact permanant entre la sainteté suprême et le monde ici bas, notamment grâce au service quotidien des Cohanim auquel chaque juif s'associait en apportant sa contribution chaque année.

Il s'agit alors de la Mitsva pour chaque enfant d'Israël de plus de 20 ans, de donner une pièce de Ma'hatsit haShekel (demi-Shekel) au mois d'Adar pour l'entretien du Temple et l'achat des sacrifices communautaires. Et le Talmud précise effectivement que dés le 1er jour du mois de Nissan qui suit ce mois d'Adar, on commençait à acheter les sacrifices avec le nouvel argent. (Shekalim Daf 2)

De nos jours et en attendant notre 3e et eternel Beth Hamikdash, la coutume est d'offrir avant Pourim une demie ou plusieurs pièces de la monnaie courante, en "souvenir" de cette Mitsva du Ma'hatsit haShekel qui avait cours dans le temps. Et d'ailleurs, cette coutume s'est étendue également aux femmes et aux enfants, comme pour nous interpeller tous sans exception, par un enseignement de Vie que nous retrouvons par allusion dans l'agencement des lettres du terme Ma'hatsit qui signifie demi, et qui s'écrit (Mem)('Het)(Tsadik)(Youd)(Tav).

En effet, la lettre centrale est (Tsadik), les 2 lettres qui lui sont proches sont ('Het) et (Youd) qui forment le terme Haï (la vie), et les 2 autres lettres qui lui sont éloignées sont (Mem) et (Tav) qui forment le terme Meth (la mort).

Autrement dit, tout celui qui désire s'attacher ici bas à la source de Vie doit inévitablement se rapprocher du Tsadik et s'y attacher par l'étude de ses enseignements et l'application de ses conseils, et alors, c'est comme s'il s'attache à la Chekhina qui réside au sein d'Israel, ainsi qu'il est dit : "Et vous qui êtes attachés à HM votre Elokim, vous tous êtes vivants aujourd'hui". (Devarim 4;4)

C'est la raison pour laquelle la 'Hassidout insiste sur l’importance de préserver et de renforcer notre lien indéfectible avec nos Tsadikim, car certes nous jouissons d'une vitalité spirituelle minimale que nous procurent leurs grandeurs d’âmes étant donné que toutes les âmes d'Israël sont liées les unes aux autres, mais cette vitalité est décuplée lorsque l'on s'imprègne réellement de leurs enseignements de Torah et elle procure un souffle de Vie indispensable pour traverser les épreuves de la vie avec succès, dans la Emouna et la Joie.

Shabbat Shalom
'Hazak 'Hazak Venit'hazek

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