Dvar Torah du Shabbat

A ma famille, mes amis, mes Rabbanim,
A mon fils Avihaï AMAR,
Source de vie, de courage, de détermination...

en cours d'évolution chaque semaine pour la Parasha concernée...

Shabbat Vayikra

La Parasha Vayikra expose le mode d'emploi du Michkan (Tabernacle), et présente les différents Korbanot (sacrifices) que chaque enfant d’Israël pouvait offrir en dons, ou pour l'expiation de fautes commises par mégarde, afin de préserver le caractère sacré au sein d’Israël et en particulier au sein du sanctuaire, pour en faire une résidence pour HM.

A ce propos, nos Sages soulignent que le terme Korban (sacrifice) a la même racine que le mot Karov qui signifie "proche”, car en réalité, chaque sacrifice offre à son propriétaire la possibilité d'établir une proximité plus forte avec HM, d'oeuvrer pour corriger ses imperfections et de tendre ainsi vers l'intégrité. Et pour ce faire, celui qui approchait un Korban d'expiation pour une faute involontaire, devait conjointement réaliser une Téchouva sincère et s'imaginer que tout ce qui est effectué sur le corps de l'animal aurait pu arriver à sa propre personne..

Certes, la Chékhina (Présence Divine) est effective dans l'ensemble de la création ainsi qu’il est dit : "Saint, saint, saint est HM-Tsevaot, la terre entière est emplie de Sa gloire" (Isaï 6:3), et ce, même si la perception de l'homme ne permet pas de saisir réellement le Divin qui est caché dans ce monde matériel, occulté par la matière. Toutefois, lorsque HM demanda à Moché de bâtir le Michkan au sein d'Israël, l'objectif était d'y faire résider Sa sainte Chekhina de manière à la rendre perceptible chez tous ceux qui aspiraient profondément à un haut niveau moral et de sainteté, et alors, de nombreux miracles visibles s’y produisaient {Pirkei Avot 5;5}.

Quant à celui qui avait connu la chute véritable en commettant volontairement une faute, la porte de la Techouva ne lui était jamais fermée car heureusement, il existe toujours le moyen de réparer les dommages causés vis à vis d'HM et entre un homme et son prochain, comme nous le rappelle si bien ces paroles de Rabbi Na'hman : "Si tu crois qu'on peut détruire, crois aussi qu'on peut réparer !"

C'est pourquoi, notre Parasha mentionne également le cas d'une personne qui vole un objet à son prochain et qui de surcroit va nier ce méfait jusqu'à faire un faux serment ! Lorsque celui-ci reconnaitra lui même d'avoir à se repentir et qu'il aura compris et confessé son péché, alors il remboursera intégralement l'objet volé et y ajoutera le 1/5e {Rachi 5;23}.

Le Kéli Yakar nous fait alors remarquer que le remboursement de l'intégralité de l'objet volé à son propriétaire ne constitue pas en-soi une réparation complète de la faute commise, car la Torah enjoint d'ajouter le 1/5e pour entre autres compenser les pertes occasionnées puisque la valeur de cet objet volé aurait pu par exemple être investie ou fructifiée.

De cette manière, le Rabbi Shneerson fait un parallèle avec le cas d'un fauteur qui aurait causé du tort à son prochain par la parole, en l'humiliant, en le calomniant ou en lui portant de fausses accusations... Lorsque les expériences de la vie définies par HM mèneront finalement ce fauteur à une démarche d'introspection et de Téchouva, aussi sincères que soient ses excuses, celles-ci n'apporteront pas à elles toutes seules la réparation complète de la faute.

Car il faudra bien entendu se soucier également des préjudices causés à la victime, et oeuvrer par tous les moyens pour réparer et dédommager les torts causés. Et c'est en se conformant ainsi aux valeurs de la Torah qui apportent la réparation, que l'amour, la paix et la sainteté pourront continuer à régner au sein d'Israël, et que nous mériterons tous sans exception, de vivre dans la joie véritable la grande délivrance avec la venue du Machia'h.

Shabbat Shalom


Shabbat Tsav

La Parasha Tsav traite des lois concernant différents Korbanot et commence par celles du 'Ola (holocauste), ainsi qu'il est dit, "HM parla à Moché en disant : Ordonne à Aharon et à ses fils ce qui suit. Ceci est la loi de l'holocauste..".

Aharon et ses fils étaient certes des hommes d'un haut niveau spirituel, dévoués à accomplir les commandements d'HM, mais nos Sages font remarquer que l'injonction Tsav (ordonne) sous entend ici que Moché devait tout de même les encourager dans la mesure où du Korban 'Ola, les Cohanim ne recevaient aucune part (si ce n'est les peaux) contrairement aux autres Korbanot. Et Rabbi Chimeon précise que là où il est écrit Tsav, l'empressent doit être immédiat, même dans le cas où il est question de perte financière {Rachi 6;2}.

De cette façon, la Torah témoigne que tout homme, quelque soit son niveau spirituel, est toujours mis à l'épreuve dans l'accomplissement des Mitsvot, et contrairement à ce que nous pourrions penser, plus le niveau de la personne est élevé plus les incitations de son Yetser Hara peuvent être fortes. C'est pourquoi, Hillel enseigne : "N'aie pas confiance en toi jusqu'au jour de ta mort" {Avot 2;4}, car personne dans sa vie n'est jamais à l'abris d'une éventuelle chute, en étant aveuglé par ses sentiments ou certains enjeux... D'où l'expression Tsav, qui recommande à chacun, de garder ses Mitsvot avec plus de zèle, afin de se prémunir de ce genre de risques !

En outre, lorsque l'on sait que chaque Juif est comparé à un Michkan à propos duquel HM fait la promesse d'y résider aussitôt que Ses Mitsvot sont respectés conformément à Sa volonté, il est intéressant de se pencher sur la dimension morale de ce commandement qui figure dans notre Parasha (6;6) : "un feu continuel brûlera sur l'autel, il ne devra pas s'éteindre".

En effet, sur l’autel du Beth Hamikdash brulait un feu continuel, et chaque matin le Cohen devait y approcher un nouveau feu avant que le feu Divin ne descende du Ciel pour consumer les sacrifices, et sans cet acte préalable du Cohen, le feu d'HM ne pouvait pas descendre.

De la même façon, lorsqu’un Juif investit chaque jour le maximum d’efforts pour raviver sa flamme intérieure, il mérite que le feu d'HM descende du ciel pour déverser Ses bénédictions d’abondance. Et le Rabbi Shneerson précise alors que ce feu qui brûle à l’intérieur du Sanctuaire de chaque Juif symbolise la chaleur et l’enthousiasme qu’il ressent dans sa relation avec HM et lors de la réalisation des Mitsvot.

Ainsi, étudier la Torah avec vitalité jusqu'à qu'elle pénètre et transcende notre existence, prier HM avec ferveur en s'écartant de la routine, accomplir les Mitsvoth de la manière la plus belle, avec zèle, joie & enthousiasme, crainte & amour du Ciel.. Tout cela équivaut à entretenir le foyer de notre Sanctuaire personnel en goutant au bonheur intérieur et à la joie véritable, puisque sous le regard éclairé de notre Emouna en HM, la bénédiction Divine apparaitra dans tout ce que nous entreprendrons au quotidien. Car oui, "Il n'y a rien d'autre que Lui & Tout est pour le Bien !".

Shabbat Shalom


Shabbat Shémini

Après les 7 jours d’inauguration du Michkan (Sanctuaire) dont Moché avait la charge, la Chekhina (présence Divine) se dévoile le Shémini (8e jour) durant lequel Aharon et ses fils commencent leur office de Cohanim, et cette étape révèle à tous que la Téchouva des Bné Israël sur la faute du veau d'or a été acceptée.

La Parasha nous enseigne ensuite les lois de Cacherout en désignant les espèces permises ou interdites à la consommation. Les animaux terrestres ne sont autorisés que s'ils sont à la fois ruminants et ont le sabot fendu. Quant aux poissons, ils doivent avoir des écailles & nageoires. Puis, une liste d’espèces d'oiseaux non-Cachères et une liste d'insectes Cachères (4 types de sauterelles) sont définies.

La Paracha expose également quelques lois relatives à la pureté rituelle autour du pouvoir purifiant du Mikvé (bain rituel).

En fait, tous ces différents sujets se rejoignent pour nous inviter à distinguer le pur de l'impur afin de mettre en application ce que nous enjoint HM dans le verset suivant : "De même que Je suis Saint, car Je suis l'Eternel votre Dieu, de même soyez saints" {Kedochim 20;26}, car rappelons-le, chaque Juif est comparé au Michkan à propos duquel HM fait la promesse d'y résider aussitôt que Ses commandements sont respectés pour Le servir.

Et puisque la perception du pur versus impur est occultée dans ce monde matériel, seule la Emouna d'Israël permet à chacun de mener à bien la mission pour laquelle il a été créé ici bas, de pouvoir élever du coté de la Kédoucha (Sainteté) tout ce qui se trouve autour de lui ainsi que lui-même.

Notre Parasha parle entre autre de nourriture autorisée ou interdite, et nos Sages enseignent à ce propos que "l'homme ne vit pas uniquement grâce au pain qu'il consomme" pour nous signifier par là que la consommation d'un aliment nourrit certes le corps de l'homme en lui dispensant une énergie vitale et nécessaire à sa croissance, mais aussi, que chaque aliment contient une étincelle divine qui nourrit l'âme de celui-ci, une étincelle que chaque Juif est tenu d'élever dans le domaine de la Kédoucha en commençant par respecter les lois de Cacheroute.

Ainsi, le libre arbitre de chacun au travers de ses pensées, paroles & actions, et notamment le besoin quotidien de se nourrir, offrent à tous l'opportunité de transformer le monde et de se transformer soi-même, pour devenir des associés actifs d'HM dans l'accomplissement de Sa volonté... Et alors, "Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es !".

Shabbat Shalom


Shabbat Tazria'

La Parasha Tazria (elle concevra) s'adresse à chaque mère juive qui après avoir mis au monde un garçon ou une fille, doit effectuer un processus de purification conformément à la loi juive, pour ensuite approcher des sacrifices au Temple. Lorsque l'enfant est un garçon, la Torah enjoint de circoncire son excroissance au 8e jour de sa naissance.

Sont énoncées ensuite les lois relatives à l'impureté d'un individu, d'un vêtement ou d'une maison, et notamment celles du Metsora' (lépreux) que seul un Cohen est en mesure d'identifier en diagnostiquant les plaies spécifiques qui le caractérisent, et de l'accompagner dans son processus de purification.

A propos de cette plaie de lèpre, nos Sages enseignent qu'elle a pour origine la faute de Lachon Hara' (la médisance), et c'est pourquoi, le Metsora' demeurera à son tour isolée à l'extérieur du camp d'Israel, "car il a séparé par la médisance mari et femme, l'homme et son prochain" (Bamidbar 12,10).

Une telle mise à l'écart lui offrira finalement l'occasion de se retrouver seul face à lui-même, de se remettre en question sur les conséquences de ses actes et de rectifier ses mauvaises Midoth. D'ailleurs, Rachi (14,4) précise que pour guérir (de sa médisance), son remède consistera principalement à faire Techouva en abaissant de son orgueil comme l'hysope qu'il approchera avec son sacrifice, dont la particularité est d'être une herbe basse.

En outre, si le seul "médecin" capable de diagnostiquer et d'aider à la guérison le Metsora' doit impérativement être Cohen, c'est parce qu'il porte en lui-même le "bon traitement" hérité de son père Aharon haCohen, l'homme qui "aimait le Shalom et poursuivait le Shalom, aimait les créatures et les rapprochait de la Torah".(Avot 1,7)

Ainsi, pour "concevoir" (Tazria') dans ce monde ici bas, il faut pouvoir vivre une Vie de Torah & de Vérité en entrant dans l'alliance d'Avraham. C'est à dire, effectuer l'ablation du « ‘Orla » (excroissance) pour en quelque sorte parfaire l’œuvre de Dieu et donc se parfaire soi-même matériellement et spirituellement.

Shabbat Shalom


Shabbat Metsora'

La Parasha Métsora porte le nom qui désigne le "lépreux" atteint d'une plaie d’ordre surnaturel, affectant l'homme sur la peau de sa chair, sur ses habits ou sur les murs de sa maison, les rendant ainsi impurs jusqu'à la réalisation complète du processus de purification et de Techouva que dicte la Torah.

En effet, le terme "Metsora" se compose des mots "Metso" (sortir) et "Ra’" (du mauvais), et fait directement allusion à la cause qui a déclenché cette plaie : le "Lachon Hara’", la médisance, les mauvaises paroles sorties de la bouche..

Pourtant, HM dit dans notre Parasha (14,34) : "Quand vous arriverez au pays de Kénaan, que Je vous donne en possession, je ferai naitre une tâche de lèpre sur une maison du pays que vous posséderez", et Rachi souligne à ce sujet qu'il s'agit là d'une bonne nouvelle, "car les Emori avaient caché des trésors d'or dans les murs de leurs maisons pendant les 40 ans durant lesquels les Bné Israël étaient dans le désert, et grâce à la tàche, on démolirait la maison et on les trouverait".

Ainsi, ce qui à première vu semblait être quelque chose de négatif, "la plaie", cachait au fond quelque chose de bon et de positif, voir même des trésors dans le cas du Metsora !

En fait, il faut comprendre que la plaie de la lépre était toujours externe au Métsora et plus ou moins proche de lui suivant le niveau de gravité de sa faute, sur la peau de sa chair (dans le pire des cas) ou sur les murs de sa maison (dans le meilleur des cas). Et puisque notre Parasha parle de la génération du désert qui reçut la Torah, il est question ici d'homme dont la dimension profonde est déjà parvenue à la perfection, de sorte que le mal pouvait se trouver uniquement sur sa partie extérieure...

C'est pourquoi, le Sforno souligne que la plaie de la lèpre sur les murs, avait pour objectif d'alerter le propriétaire de la maison, des fautes qu'il avait commises et qu'il devait réparer par la Techouva, afin de retrouver son intégrité à l'intérieur comme à l'extérieur.

En outre, nos Sages font remarquer qu'une plaie se dit en Hébreu "Néga", un terme qui se compose des mêmes lettres que le mot "Oneg" (plaisir). Signifiant par là, que la chute est certes une étape parfois difficile dans la vie de l'homme, mais que néanmoins, elle lui offre toujours par la suite, une occasion exceptionnelle de se rectifier et de s'élever comme jamais lorsqu'il y met de la volonté, et d'accéder aux bénédictions matérielles et spirituelles qu'HM lui avait destinées.

Shabbat Shalom


Shabbat A'Harei-Mot

La Parasha A’harei-Mot traite du service qu'effectue le Cohen Gadol au temple le saint jour de Kippour, et expose les recommandations indispensables pour préserver la Kedoucha (sainteté) au sein d'Israël, notamment en interdisant la consommation du sang et en énonçant les différentes formes de relations prohibées.. Ceci, afin de se distinguer des Egyptiens et des Kéna'anim dont les actes étaient les plus corrompues : "Comme les actes du pays d'Egypte où vous avez résidé, ne les imitez pas, et les actes du pays de Kenaan où Je vous conduis, ne les imitez pas et ne vous conformez pas à leurs décrets" {18;3}, car "la terre d'Israël ne conserve pas les pécheurs" {Rachi 18;28}.

De la sorte, HM nous enjoint de nous garder de toutes impuretés, "parce que Je suis Saint, Moi l'Eternel votre Dieu" {Kedochim 19;2} dit-Il, et que le peuple d'Israël se doit de Lui ressembler et de Le représenter ici bas en preservant cette dimension de Kedoucha et en respectant Ses commandements afin de "Vivre par eux" dans ses paroles, pensées et actions quotidiennes. Et dans la Parasha Kedochim qui suit, Rashi explique que cela consiste à s'écarter de la débauche et des pêchés en général, car dit-il, "partout où tu trouveras une barrière devant la débauche, tu trouveras mention de la sainteté".

D'ailleurs, ces 2 Parachiot, A'harei-Mot & Kedochim, sont souvent lues le même Shabbat et nous rappellent par leur simple dénomination, ce que nos Sages nous enseignent dans le Talmud {Sanhedrin 44A} : "Israel Af 'Al Pi She'hata Israel Hou", un juif (Israël) qui transgresse la Torah, n'en reste pas moins juif (Israël).

En effet, même si l'un de nous a un jour connu la chute ou causé la division au sein d'Israël en se détachant de la vraie Vie, il s'agit là d'un état provisoire ! Car dans ce monde de Tikoun, tôt ou tard, chaque âme pure d'Israël finit par s'éveiller et aspirer ardemment à une plus grande élévation, et à l'unité de son peuple. C'est pourquoi, même "Après la mort" (A'hare-Mot), "vous serez saints" (Kedoshim Tihyou) !

Pour ce faire, les occasions de Vie ne manquent pas, à commencer par le saint jour du Shabbat qui est consacré à la Emouna, à la Téfila, à la lecture de la Torah et à la douce intimité de la famille.., durant lequel, nous rappelons dans la Téfila de Min'ha qu'Israël est le Peuple Un qui doit représenter le Dieu Un : "Tu es Un et Ton Nom est Un, et qui est comme Ton peuple Israël Unique sur terre..".

En outre, nos Sages soulignent que le meilleur réceptacle de la Berakha est le Shalom, consistant à aimer la paix et à la poursuivre avec l'objectif de préserver l'union de notre peuple dans la Kédoucha comme si l'on ne formait qu'un seul corps, ainsi que nous le disons chaque jour dans la 'Amida : "Bénis nous notre Père, nous tous comme une seule Personne par la lumière de Ta face".

Shabbat Shalom


Shabbat Kédochim

La Paracha Kedochim énonce plusieurs Mitsvot par l’accomplissement desquelles le Juif se sanctifie et établit un lien avec la sainteté d'HM, comme il est dit au tout 1er verset : "Soyez Kedochim (saints), car Je suis saint, Moi, HM votre Dieu".

Dès le départ, elle rappelle conjointement la crainte respectueuse due aux parents et le respect du Shabbat : "Révérez, chacun, votre mère et votre père et observer mes Shabbatot, je suis HM votre Dieu", et nos Sages soulignent que si la Torah a rapproché l'observance du Shabbat de la crainte due à la mère et au père, c'est pour nous faire comprendre que le respect des parents s'efface devant l'obéissance d'HM, que parents et enfants Lui doivent à égalité.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle dans les 10 commandements énoncés au mont Sinaï, l'injonction de respecter du Shabbat (en 4e position) est citée avant celle du respect des parents (en 5e position).

En outre, concernant l'injonction de craindre les parents qui figure ici, la mère précède le père parce qu'il est évident que l'enfant craint déjà naturellement son père plus que sa mère. Par contre, concernant l'injonction de les honorer, c'est le père qui précède la mère : "Tu honoreras ton père et ta mère" (Parashat Yitro), puisqu'il est évident que l'enfant honore déjà naturellement sa mère (qui l'attire avec des paroles de tendresse) plus que son père. {Rachi 19;3}

Quant à l'étude Midrashique du commandement "Révérez, chacun, votre mère et votre père", elle dévoile que celui-ci s'adresse aussi bien à l'homme qu'à la femme puisqu'il est dit "Tira-ou" (Révérez), néanmoins il est marqué "ich" (chacun, au masculin) parce que seul l'homme a la possibilité de toujours le faire, tandis que la femme, une fois mariée, dépend du consentement de son époux.

En effet, aussi bien l'homme que la femme sont astreint aux obligations d'honorer et de craindre père et mère. Mais la Halakha précise qu'une fois mariée, la femme entre dans le domaine de responsabilité de son époux et est dispensée de se soucier de servir ses parents puisqu'elle doit veiller à honorer en priorité ses obligations vis à vis de son époux. Il convient cependant nous précise le Yalkout Yossef que tout mari recommande à son épouse de veiller aux besoins de ses parents avant de veiller aux siens.

D'ailleurs, notre Paracha comporte selon les termes de Rabbi Akiva "le principe de base de la Torah", dont Hillel dit qu’il contient la Torah toute entière : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Et sur ce même commandement, le Ba'al Chem Tov dit qu'il est un commentaire et une explication de "Tu aimeras l'Eternel ton Dieu" car lorsque l'on aime un Juif, on aime Dieu, puisque chaque Juif porte en lui une parcelle de Divinité. Ainsi, lorsque l'on aime un Juif, lorsque l'on aime la partie profonde de son être, on aime HM.

C'est pourquoi, tout parent et beau-parent doivent toujours être honorés, et chaque enfant (adulte) doit veiller aux besoins de ses parents en gardant les bonnes distances une fois marié, pour ne pas qu'ils s'immiscent dans leur vie de couple au risque de nuire à leur foyer.. Le cas échéant, la Torah rappelle la règle d'or du couple visant à préserver en priorité le Shalom Bayit (une obéissance d'HM, comme le respect du Shabbat que mentionne notre Parasha) : "L’homme abandonnera son père et sa mère" (Berechit 2 :24), et bien entendu, l'homme désigné ici par le terme "ich" fait référence à un homme marié et à fortiori son épouse.

Shabbat Shalom


Shabbat Emor

La Parasha Emor énonce les lois de pureté concernant les Cohanim ainsi que les aptitudes requises pour effectuer leur service au Temple, et énumère ensuite les fêtes du calendrier juif avec leur célébration.

Entre autre, elle nous explique comment s'effectue l'offrande du 'Omer sur les prémices de la moisson, qui a lieu le 2e jour de Pessa'h à partir duquel nous commençons le compte du 'Omer, qui durera 49 jours.

En effet, il est une Mitsva d'effectuer chaque soir le compte du 'Omer durant 7 semaines consécutives jusqu'au 50e jour, le jour de Matane Torah que l'on désigne également par 'Hag ha Shavouot (la fête des semaines), comme pour afficher d'une certaine manière un enthousiasme grandissant au fur et à mesure que l'on s'approche du jour le plus important de l'histoire d'Israël et de l'humanité où nous avons hérité de la Torah.

Mais plus encore, cette période de 49 jours est avant tout vouée à la purification de notre être et au perfectionnement de nos 7 Midoth émotives pour mettre en évidence l'amour et la crainte d'HM dans nos cœurs, et les 7 semaines du 'Omer correspondent à ces 7 émotions de l'âme juive car en chacune d'elles sont incluses toutes les autres à la fois, d'où les 49 jours du 'Omer pour révéler toutes leurs combinaisons (7 x 7) :

1. 'Hessed (Générosité; le don par désire et amour),
2. Guevoura (Rigueur; la retenue et la maitrise),
3. Tif-eret (Harmonie; l'équilibre entre l'attraction et le rejet),
4. Netsa'h (Victoire; volonté de surpasser ou d'imposer pour réussir),
5. Hod (Gloire; l'obstination et la persévérance),
6. Yessod (Fondation; la force qui permet la liaison et la transmission),
7. Malkhout (Royauté; la force qui fait agir l'âme par la pensée, parole et action).

Aussi, puisque le Tikounei Zohar (17A) souligne que "la compréhension est véritable quand elle éclaire le cœur", chaque jour du 'Omer délivre une lumière pour mieux éclairer le cœur de l'homme, lorsque celui-ci investit ses capacités intellectuelles au service d'HM afin d'acquérir la connaissance lui permettant de révéler les bons sentiments dans son cœur. Et ces capacités se déclinent en 3 forces de l'intellect de l'âme :

1. 'Hokhma (Sagesse; phase introductive de la compréhension),
2. Bina (Discernement; faculté d'analyse)
3. Da'at (Connaissance; prise de conscience).

Finalement, durant cette période propice à la purification du cœur, qui compte 49 jours entre la sortie d'Egypte (Pessa'h) et la Révélation d'HM au mont Sinaï, chacun de nous est invité à se préparer pour vivre sa propre Kabalat ha Torah (réception de la Torah) en accédant au préalable aux portes de la pureté, et à devenir ainsi les princes d'HM : "un royaume de Cohanim et un peuple Saint" (Yitro 19;6).

Pour ce faire, nos Sages enseignent que le nom de notre Parasha nous dévoile la méthode à adopter dans chaque génération pour une transmission réussie des valeurs d'Israël, puisque le terme "Emor" signifie 'parle' un langage de douceur, et que dés le départ, HM recommande ici à Moché d'adopter cette attitude pour transmettre les lois de pureté aux Cohanim : "Parle aux Cohanim les fils de Aharon..".

Ainsi, la Torah nous enseigne que le succès de la transmission de nos valeurs juives authentiques repose essentiellement sur l'amour du prochain et la communication dans le respect et la douceur. Il s'agit certes de la transmission de nos règles de Vie dans la dignité et la noblesse, mais avant tout d'une transmission de l'être et non du savoir à propos de laquelle la Tossefta (Yebamot 8) rappelle que "les enseignements sont agréables lorsqu'ils sont dispensés par ceux qui les mettent en application".

Shabbat Shalom


Shabbat Behar

La Parasha Behar traite de la Mitsva de Chemita (Année Chabbatique, tous les 7 ans pour la terre d'Israël, Libération des esclaves Hébreux la 7e année..) et du Yovel (Jubilé, Tous les 50 ans : Année Chabatique accordée à la terre d’Israël, restitution des biens immobiliers et fonciers à leurs propriétaires initiaux..), et contient également des commandements additionnels relatifs à la propriété foncière et des interdits concernant la fraude et l’usure..

Le nom de notre Parasha, "Behar", signifie "au Mont (Sinaï)", et désigne le lieu choisi par HM pour le Don de la Torah et l'ensemble de ses commandements qui régissent la vie de l'homme en général et du juif en particulier, et qui se déclinent en 3 catégories :

1) Michpatim ou "jugements", les lois logiques et aisément comprises par l’intellect humain (ex : ne pas voler, ne pas tuer..).

2) 'Edout ou "témoignage", les commandements d’observer les fêtes juives (ex : Pessa'h, Shavouot..).

3) 'Houkim ou "décrets", les lois qui ne sont pas ordinairement accessibles à l’entendement humain (ex : ne pas mélanger le lait et la viande..).

Au constat de cette multitude de lois de la Torah et de leur diversité, nos Sages font remarquer qu'au fond, la volonté d'HM était d'offrir aux enfants d'Israël ces occasions exceptionnelles de pouvoir à tout moment s'attacher à Lui Qui est La source de Vie, et de Le retrouver en animant nos coeurs de sentiments d'amour et de crainte, dans l'accomplissement de Ses Commandements Positifs et Négatifs à la fois sur le plan horizontal (vis à vis de notre prochain) et sur le plan vertical (vis à vis de notre Père Créateur).

C'est pourquoi, Rabbi 'Hananya ben 'Akachia enseigne que "HM a voulu faire acquérir des mérites à Israël, aussi a-t-il promulgué la Torah et des Mitvoth nombreuses". En outre, il est dit dans le Yeroushalmi (52;21) : "HM a voulu répandre Sa Vérité (dans les cœurs d'Israël), Il a donc grandi la Torah et l'a embellie".

Shabbat Shalom


Shabbat Be'houkotaï

La Parasha Bé’houkotaï conclut le troisième livre de la Torah, Vayikra (le Lévitique) et souligne qu'HM promet de nombreuses bénédictions aux Bné Israël qui veilleront au respect de Ses Commandements, et alors, ils demeureront en paix sur la terre d'Israël. A l'inverse, HM nous met également en garde, car l’exil, la persécution et un tas d’autres plaies suivraient dans le cas d'un abandon des termes de l’Alliance.

Du premier verset, Im Be'houkotaï Telekhou (Si vous marchez dans Mes décrets), nos Sages font remarquer que le terme Télékhou (vous marchez) a la même racine que le terme Halakha (la loi), et nous expliquent qu'un Juif ne peut concrètement "marcher & avancer" dans sa relation avec HM et avec autrui pour mener à bien sa mission ici bas, qu'en observant les Commandements de la Torah.

Ainsi, chaque juif se doit d'être constamment en progrès en cherchant à mieux faire ce qu'il fait déjà, tout en s'efforçant chaque jour de faire d'avantage afin d'accomplir sa propre part certes, mais aussi d'aider son prochain de tous ses moyens pour qu'il puisse lui aussi y parvenir, puisque nous constituons ensemble qu’une seule unité : "Kol Israel 'Arevim Zé ba Zé".

L'essentiel étant de ne pas stagner dans son étude de la Torah et sa pratique quotidienne ('Avodat HM), ainsi que nous le fait remarquer Hillel, car "Celui qui n'ajoute pas (à ses connaissances), les diminue" {Avot 1;13}, et ceci aurait alors pour conséquence de multiplier les risques de chutes dans ses épreuves face aux pièges tendus par le Yester Hara'.

De la sorte, il convient à chacun de devoir absolument évoluer en investissant ses forces, son intellect et ses sentiments dans le respect de la Torah et la pratique de ses commandements, et au préalable, de manifester le plus grand respect à l'égard de ceux qui représentent la Torah et ses lois, en l'occurrence nos Talmidé 'Hakhamim et nos Bathé Dinim qui dictent la loi.

En outre, Rachi explique que le terme 'Houkotaï (Me lois) fait ici référence au devoir d'étudier la Torah assidûment, un terme qui est aussi lié au mot 'Hakika (gravé), car de même que les lettres gravées dans une pierre ne font qu'un avec la pierre, celui qui s'investira profondément dans l'étude de la Torah s'unira avec elle et s'attachera ainsi à HM au point de devenir une seule entité, ainsi qu'il est dit dans le Zohar : "Israël, la Torah et HM ne font qu'un".

Shabbat Shalom
'Hazak "Hazak veNit'hazek

Voir aussi
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