Paracha Vayigash - וַיִּגַּשׁ
Dans
La Parasha commence
par le Passouk : … וַיִּגַּשׁ
אֵלָיו
יְהוּדָה « Yehouda s’avança vers Yossef… »
et s’adressa directement à lui pour prendre la défense de Binyamin…
A la fin de
Puis, Yehouda
s’adresse à Yossef sur un ton un peu plus fort et lui reproche de les avoir
anormalement questionné sur des questions personnelles dès leur première arrivée
en Egypte…
- Comment peut on comprendre ce changement soudain
de ton ? Alors que juste avant il était prêt à devenir esclave avec ses
frères…
* Le Midrash explique qu’au début,
Yehouda pensait que l’accusation portée contre Binyamin était une
« Guézéra » pour le bien (un décret d’Hachem pour expier la faute des
10 frères d’avoir vendu leur frère Yossef)… Et c’est la raison pour laquelle
il s’était même proposé d’être esclave…
Par contre, une fois que Yossef a refusé sa proposition et
ne voulait que Binyamin comme esclave, il s’est dit que le vice roi d’Egypte
n’est qu’un simple adversaire qu’il faut remettre en place… Car comme Binyamin
n’était pas présent le jour de la vente de Yossef, la décision du vice roi
n’est plus une « Guézéra » d’Hachem pour expier leur faute…
* Un Midrash explique : Yehouda savait que le peuple
juif allait être esclave en Egypte et pensait qu’était arrivé le moment du début
de cet exil… C’est la raison pour laquelle il s’était proposé de devenir
esclave avec ses frères dès à présent… Mais après la réponse de Yossef il a compris que ce n’était pas le moment et il
s’exprima sur un ton plus ferme…
* Un autre Midrash compare Yéhouda à un lion. Et qu’après
avoir désespéré, il retrouve ses forces, se ressaisit et rebondit aussitôt…
Quand Yehouda s’est
proposé d’être esclave à la place de son frère Binyamin, Yossef ne put se retenir
pour se dévoiler à ses frères comme il est dit : …וְלֹאיָכֹל
יוֹסֵף
לְהִתְאַפֵּק « Et Yossef ne put se contenir devant
tous ceux qui se tenaient près de lui… »
- En quoi cette proposition de la part Yehouda a-t-elle pu déclencher chez
Yossef l’envie de se dévoiler à ce moment-là ? Pourquoi ne pouvait-il plus
se retenir ?...
Le Midrash explique cela en disant que Yossef s’est retrouvé vice roi d’Egypte
comme l’avaient prédit ses 2 rêves dans sa jeunesse et qui avaient suscité la
jalousie de ses frères qui avaient à l’époque répondu : אֹתוֹ הֲמָלֹךְ
תִּמְלֹךְ
עָלֵינוּ,
אִםמָשׁוֹל
תִּמְשֹׁל
בָּנוּ
וַיּוֹסִפוּ
עוֹד שְׂנֹא « Régner tu régneras sur nous !
Avec domination tu nous domineras ?… »
1) Yossef en tant que roi n’avait pas le droit de se
révéler avant que ses frères n’acceptent son autorité !... Car il fallait
que les prédictions de ses rêves soient réalisées et acceptées par ses frères…
2) La vente de Yossef était un mal pour un bien, mais
avant tout une faute commise par jalousie entre frères… Et le fait de voir
Yehouda (le plus fort des enfants de Yaakov) et ses frères souffrir de
cette situation et de se soumettre en se proposant d’être esclave, montrait
qu’ils avaient fait « Techouva » (se repentir et regretter leur
acte) et marquait la réalisation complète des rêves de Yossef, qui décida alors
que le bon moment était arrivé pour se dévoiler…
3) Un Midrash explique que Yossef
faisait volontairement souffrir ses frères pour qu’ils fassent
« Techouva » afin d’effacer une grande partie de leur faute, d’avoir
vendu leur jeune frère… Mais voyant que Yehouda perdait patience et qu’il
allait détruire toute l’Egypte, il ne tarda pas à se dévoiler…
- On peut se demander si vraiment
cette faute nécessitait autant d’épreuves !? et si Yossef a atteint son
but !
Le Midrash nous raconte que
Quand Yehouda s’adresse à Yossef, nous remarquons qu’il répète presque le même
discours que celui prononcé dans la Parasha précédente…
- Pourquoi cette répétitions ? Quelle est la
nouveauté ?
1) Voyant que tout allait de travers dès départ,
quand ils sont accusés d’espions… Il pensa que le « Melits » (l’interprète)
interprétait mal leurs paroles et préféra s’adresser directement à Yossef
en reprenant son discours depuis le début…
2) Il existe 2 façons d’exprimer une
demande :
à « Béderekh Michpat » : Dans la situation où l’on est en droit
de réclamer quelque chose en le justifiant… (Cela demande de forts arguments
et des preuves pour essayer de faire pencher de son coté la décision de juges…)
ð
Son 1er discours est sous cette forme car nous voyons qu’il est
plus argumenté…
à « Béderekh shel ‘Hessed » : Dans la situation, où l’on
demande une faveur… (Cela nécessite tout simplement la grâce d’une
personnalité tel qu’un roi ou vice roi…)
ð
Son 2e discours va dans ce sens vu que Yehouda lui dit :
- יְדַבֶּרנָא
עַבְדְּךָ
דָבָר :
je ne demande qu’une seule chose…
- וְאַליִחַר
אַפְּךָ
בְּעַבְדֶּךָ
כִּי כָמוֹךָ,
כְּפַרְעֹה : et que ta colère ne s’enflamme pas contre ton serviteur car tu es comme
Pharaon… (Commentaire de Rachi :
« car je te considère comme le roi… Pharaon décide et ne respecte pas ses
propres décisions…. » C’est-à-dire qu’il est en mesure de mettre en place
des lois et de pouvoir les contourner)
Nous voyons au début de la Parasha que seul
Yehouda prend la parole pour défendre Binyamin car il s’était porté garant
envers son père Yaakov et dit à un moment :
וְהָיָה,
כִּרְאוֹתוֹ
כִּיאֵין
הַנַּעַרוָמֵת :
Ce sera quand il verra que le garçon
(Binyamin) n’est pas là, il mourra…
כִּיאֵיךְ
אֶעֱלֶה
אֶלאָבִי,
וְהַנַּעַר אֵינֶנּוּ
אִתִּי : Car comment
monterai-je vers mon père si le garçon n’est pas avec moi ?…
* Le Midrash nous raconte que Yossef proposa à
Yehouda de faire « Hatarat Nédarim » (Annuler ses vœux ou
engagements envers son père), mais lui répondit comment pourrais-je me présenter
devant mon père ?
Remarque :
Il est possible d’après la Torah
d’annuler un vœu :
-
Un engagement personnel sur soi même est simple à
annuler…
-
Un engagement envers quelqu’un nécessite l’accord de
celui-ci pour procéder à l’annulation du vœu…
è Ici, comme Yehouda s’est engagé envers son père, il faut qu’il se présente
à lui pour faire un « Hatarat Nédarim » et tenter de lui expliquer
que Binyamin est emprisonné car il a volé… Mais c’est une chose impossible car
Yaakov risque de mourir juste en remarquant l’absence de son fils Binyamin !...
Après que Yehoudaait parlé de la fragilité de son vieux père
yaakov, Yossef demande une seconde fois : הַעוֹד
אָבִי חָי וַיֹּאמֶר
יוֹסֵף
אֶלאֶחָיו
אֲנִי יוֹסֵף « Yossef dit à ses frères, je suis
Yossef ! Mon père vit il encore ?... »
De plus tout de suite après il est dit : וְלֹאיָכְלוּ
אֶחָיו
לַעֲנוֹת אֹתוֹ « Et ses
frères ne purent lui répondre… »
- Comment comprendre cette question de Yossef qui
laissa sans voix ses frères ?
* Le Midrash dit « Ouye ! Pour le
jour du jugement, Ouye ! Pour la honte » : En effet, Yossef se dévoila
à ses frères et ils eurent honte… puis, il fit remarquer à Yehouda :
Pourquoi ne t’es-tu pas soucié de la fragilité et de la vie de notre père quand
vous aviez décider de me vendre ? Et cette remarque (ce jugement) les
laissa sans voix...
Yossef a choisi comme objet sa coupe d’argent, pour la dissimuler dans les
bagages de Binyamin et l’accuser ainsi de vol… La Torah nous explique que
Yossef faisait croire que sa coupe était magique et qu’il arrivait à prédire
pas mal de choses… (Exemple :
c’est en utilisant la coupe qu’il appela chacun de ses frères par leur nom du
plus grand au plus petit…) Et un tel objet avec autant de valeur pouvait
mettre en grande difficulté celui qui la volerait…
* Le Midrash Raconte que Yehouda,
défendit son frère Binyamin en supposant que cette coupe n’avait rien
d’exceptionnel ou de magique pour qualifier ce vol de grave, car si cet objet
était vraiment magique pour prédire l’avenir, pourquoi Yossef a-t-il demandé si
leur père était encore en vie, et s’ils avaient un autre frère !…
Yaakov apprend que son fils Yossef est en vie puis descend avec toute sa
famille en Egypte pour résider à Guoshen et Yossef vient à sa rencontre comme
il est dit : וַיַּעַל
לִקְרַאתיִשְׂרָאֵל
אָבִיו גֹּשְׁנָה
וַיֵּרָא
אֵלָיו « il monta à la rencontre de
d’Israël son père, il lui apparut… »
* Le Midrash explique que l’expression וַיֵּרָא
אֵלָיו « il lui
apparut… » nous enseigne
que Yossef est venu à sa rencontre non pas pour son propre intérêt de le voir
après 12 années de séparation… Mais pour se montrer à son père (להיראות) afin d’accomplir