Paracha de Vayera - וַיֵּרָא

 

 

Au début de la Parasha Abraham est assis à la porte de sa tente pour voir si des voyageurs passent près de chez lui, afin de faire la Mitsva de « Hakhnassate Or’him » (accueillir chez soi des invités)… Trois anges vont se présenter, il les invite comme il se doit… Un des anges annonce que Sarah (qui était stérile) aura l’an prochain un Garçon, ‘Ysaak’…

Abraham ayant eu déjà avec ‘Agar’ (la servante de sa femme Sarah) un fils qui se prénomme ‘Yshmael’ et qui déviait du droit chemin…

 

- le passouk continue : וְשָׂרָה שֹמַעַת פֶּתַח הָאֹהֶל, וְהוּא אַחֲרָיו   ‘Et Sarah écoutait à l’entrée de la porte, il était derrière lui…’      Que veux dire ici il était derrière lui ?

 

* Rachi nous dit qu’il s’agit de l’ange, qui est derrière la porte, qui annonce la nouvelle…

 

* Le Midrach raconte, que l’ange était rentré discuter avec Sarah dans la tente  et Yshmael est tout de suite rentré derrière lui à cause du « Y’houd »

(Y’houd = isolement interdit d’une femme mariée avec un homme)

 

Les ‘Hakhamim se demandent alors si Yshmael était vraiment aussi ‘Hakham et droit !?

 

Pour répondre à cette question voici une histoire tirée des ‘Néviim’ et 2 remarques.

A l’époque du « Beth Hamikdash »  (Beth Hamikdash = Temple) une femme, ‘Hanna était stérile. Elle priait de tout son cœur pour avoir un enfant.

Remarque 1 : A l’époque du Temple, si un mari suspectait sa femme de l’avoir trompé avec un autre homme. Le Cohen faisait boire une potion à cette femme devant tout le peuple...

- Si elle l’avait trompé, elle mourait en explosant...

- Si elle ne l’avait pas trompé, elle embellissait et devenait féconde…

Un jour, ‘Hanna dit dans sa prière à Hachem que si elle ne devenait pas féconde, elle irait jusqu’à s’humilier devant tout le monde pour faire croire à son mari qu’elle le trompe afin qu’elle en arrive à boire la potion du Cohen et qu’elle devienne féconde automatiquement…

Quand Hachem constata la détermination de cette femme dans le but de faire la Mitsva de procréer, Il l’a rendit féconde et elle enfanta ‘Chmouel Hanavi’…

Remarque 2 : Avant de recevoir la Torah, les ‘Avot’ (les pères Abraham Ysaak Ya’akov) appliquaient déjà tous les commandements de la Torah…

 

En fait, Yshmael n’était pas un sage car son but premier en entrant sous la tente tout de suite derrière l’ange était que Sarah ne puisse pas avoir d’enfant pour qu’il soit le seul héritier des richesses que possédait Abraham… 

D’après l’histoire & les remarques ci-dessus, si jamais Sarah était suspectée d’avoir trompé Abraham, il lui aurait fait boire la fameuse potion qui l’aurait rendu féconde vu que c’est une « Tsadekette » (Tsadekette = une femme sage)...

Ce que Yshmael ne voulait pas bien sûr !

 

 

 

 

 

Au début de la Parasha, Hachem est apparut à Abraham pour rendre visite au malade comme dit Rachi. En effet, Abraham venait de se circoncire et c’était le 3eme jour après sa « Brit Mila ». Puis Hachem envoie 3 anges pour qu’ils passent devant lui…  Abraham court à leur rencontre pour les inviter et faire la Mitsva de « Hakhnassat Or’him ».

 

- On se demande alors, pourquoi à ce moment là, Hachem teste encore Abraham sur la Mitsva de « Hakhnassate Or’him », et lui envoie 3 anges sous l’apparence de 3 nomades ?

 

* La Torah voulait nous montrer que même malade, Abraham ne laissait pas une Mitsva lui échapper et alla de tout son cœur accueillir les invités. Ceci pour nous montrer l’exemple, de devoir surmonter nos faiblesses face à l’accomplissement des Mitsvot.

 

- Comment Abraham a pu quitter sa tente pour accueillir les 3 nomades, alors que Hachem était venu le visiter ?

 

* Les ‘Hakhamim nous enseignent ici que la שכינה (« shekhina » : présence divine) ne réside pas chez les gens tristes.

En effet, quand Hachem est apparu à Abraham, ce dernier était à la porte de sa tente pour voir s’il pouvait inviter des voyageurs. Or, au départ Hachem avait fait en sorte qu’il fasse une chaleur terrible, pour ne pas qu’il y’ait de nomades à l’extérieur ce jour là, afin de ne pas déranger Abraham qui était malade.

Mais en voyant qu’Abraham s’attristait de ne pouvoir trouver de nomades afin d’accomplir une Mitsva, la « Shekhina » ne pouvait plus résider là… Donc Hachem a du se retirer avant qu’Abraham se précipite vers les 3 nomades.

En envoyant les 3 anges, Hachem a voulu qu’Abraham retrouve sa joie dans l’accomplissement des Mitsvot…

 

Remarques : Dans une maison où règne le « Shalom » entre la femme et l’homme les ‘Hakhamim disent qu’il y’a la « Shekhina » qui y réside. En effet :

 

                        איש  = « Ich » = Homme ;  אשה = « Icha » = Femme

 

La différence entre les noms « Ich »  et « Icha » est que l’homme a la lettre י « youd » et la femme a la lettre  ה  « hé », et l’union des 2 lettres forme le nom divin.

 

La valeur numérique du mot אהבה (« Ahava » = Amour) est 13. Si l’homme donne son amour et que la femme fait de même, l’amour de l’un et de l’autre font 13+13=26, soit la valeur numérique du tétragramme (nom d’Hachem).

ð     Pour nous dire que la Shekhina ne réside à la maison que s’il y’a le Shalom et l’Amour entre le couple.

 

 

* Une 2eme réponse consisterait à dire que la Mitsva de « Hakhnassat Or’him » est plus importante que la « Shekhina ».

 

- Comment peut on expliquer cela ?

 

Rachi dit qu’en général la femme aime moins que son mari recevoir des invités à la maison, et le fait d’inviter des gens risque de troubler un peu le « Shalom » à la maison.

Alors les ‘Hakhamim ajoutent, que par le geste d’Abraham de se retirer de la « Shekhina » pour accueillir les inviter nous enseigne que la Mitsva de « Hakhnassat or’him » est plus importante que la « Shekhina »… Dans le sens où, même si la femme n’est pas trop d’accord pour accueillir des invités, il faut quand même faire l’effort de le faire.

 

 

 

- Comment dans la Parasha pouvons-nous remarquer que les femmes n’aiment pas autant que leurs maris inviter des gens ?

 

Abraham dit à Sarah de préparer pour les invités 3 mesures de  קֶמַח (« Kema’h » =  farine), de סֹלֶת (« Solette » = fleur de farine) : מַהֲרִי שְׁלֹשׁ סְאִים קֶמַח סֹלֶתלוּשִׁי, וַעֲשִׂי עֻגוֹת

 

Remarque : Dans la Guemara Psa’him, nous avons les definitions suivantes :

- « Kema’h » est une farine simple et sèche. (C’est une farine cacher pour « Pessah »)

- « Solette » est une farine de meilleure qualité, le grain est mouillé avant d’être moulu. (C’est une farine plus dure à faire et qui n’est pas cacher pour « Pessah »)

 

- Pourquoi est il précisé 2 sortes de farines ?  farine « Kema’h », fleur de farine « Solette ». Une seule aurait suffit, sinon quel est l’intérêt ?

 

1) Dans la Guemara Baba Matsia il est dit que Abraham a dit « Solette » et Sarah a dit nan ! « Kema’h » car les femmes en général n’aiment pas les invités comme les hommes.

 

 

2) Dans cette même Guemara, Rachi nous affirme le contraire, et tout le monde pense comme lui.

En vérité Abraham a dit « Kema’h » car il ne voulait pas trop exiger de sa femme vu que les femmes en général n’aiment pas trop les invités, mais  Sarah qui était une « Tsadekette » (sage) a dit nan ! « Solette » même si elle est plus dure à faire.

 

Remarque :

Il est écrit dans une Michna de Pirké Avote « que les pauvres soient considérés comme les membres de ta famille, ne multiplie pas les conversations avec les femmes, avec ta femme… »

- Quel rapport y-a-t-il entre ces 2 conseils pour qu’ils soient juxtaposés ?

C’est pour en déduire que, dans l’intérêt du couple, il ne faut pas demander trop à sa femme lorsqu’on invite des pauvres chez soi à manger…

 

 

3) Dans la Guemara il est dit que Rabbi Yo’hanan ne mangeait jamais d’olive mouillée, car tout aliment mouillé est « Mekabel Touma » (réceptif à l’impureté d’un individu).

Lorsque les invités sont arrivés, Sarah était « Nida » (dans son cycle menstruel) donc impure.

Abraham a dit « Kema’h » car c’était une farine sèche et Sarah a dit nan ! « Solette » une farine mouillée de sorte que les invités ne pourront pas en manger comme Rabbi Yo’hanan…

Ce qui est une preuve que les femmes n’aiment pas trop les invités.

Et nous remarquerons effectivement que, dans la Parasha, Abraham a demandé la préparation de gâteaux, de viande et de laitage, mais, qu’à aucun moment il n’a servit les gâteaux car Sarah était « Nida ».

 

 

{4) Comme c’était « Pessa’h »  (Pâques) et que nous n’avons pas le droit de tirer profit du « ‘Hamets » (du levain), Abraham a dit « Kema’h » qui n’était pas ‘Hamets (car son profit est la satisfaction et le plaisir de nourrir ses invités : « Hakhnassate Or’him »)

Mais Sarah a dit nan ! « Solette » qui était ‘Hamets car les femmes n’ont pas ce même plaisir…}

 

 

 

Lorsque l’ange annonce à Abraham que Sarah aura un fils (Ysaak) l’an prochain à la même période, et dit aussi qu’il reviendra vers lui : « Revenir, je reviendrai vers toi à pareille époque, et voici un fils de Sarah ta femme… »  שׁוֹב אָשׁוּב אֵלֶיךָ כָּעֵת חַיָּה, וְהִנֵּהבֵן, לְשָׂרָה אִשְׁתֶּךָ

Quand est il vraiment revenu ?

 

1) À pareille époque, ce même ange est venu le jour où Sarah a accouché Ysaak, pour écarter les dangers naturels...

 

2) À pareille époque, c’est le même ange qui a sauvé Ysaak lors de la « Aquedate Ysaak » (sacrifice d’Ysaak), lorsque Abraham était prêt à le sacrifier pour Hachem...

 

 

 

 

Midrash :

Le Midrash raconte que lorsque Moché Rabenou a atteint un niveau spirituel élevé et qu’il s’est beaucoup rapproché d’Hachem, les anges était jaloux et voulaient le tuer…

Alors Hachem, fit en sorte que la face de Moché Rabenou ressemble à celle de Abraham, et répondit aux anges, comment pouvez vous en vouloir à ce visage qui vous a accueilli avec le sourire sous sa propre tente et vous a préparé du קֶמַח (« Kema’h » =  farine) pour faire des gâteaux…

 

Et c’est un 2eme sens qu’on donne à ce qui est marqué dans une Michna du Pirké Avote :

 

אם אן קמח אן תורה = S’il n’y a pas de farine (sens simple : nourriture pour survivre) il n’y a pas de Torah…

 

Dans le sens où : s’il n’y avait pas eu le קֶמַח (« Kema’h » =  farine) de Abraham Avinou il n’y aurait pas eu la Torah de Moché Rabenou… ;o)


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