Paracha Tazria-Metsora – מְּצֹרָע - תַזְרִיעַ 

 

Ce Shabbat nous lisons 2 Parashiot Tazria et Métsora qui traitent principalement  de cas de maladies "lépreuses" affectant par la ToumA (impureté) les hommes, les habits et les murs des maisons (qui n’ont rien à voir avoir à la lèpre d’aujourd’hui).

Une des maladie lépreuse s’appelle « Metsora » venant de « Metso » (sortir) et « Ra’ » (du mauvais) c'est-à-dire dire du « Lachon Hara’ » (médisance), qui est la cause de cette maladie.

 

Au début de la Parasha Tazria (Perek 12 Passouk 3), Hachem demande à Moché d’enseigner aux Béné Israël d’effectuer la Mitsva de la Brit Mila (circoncision) dès le 8e jour : וּבַיּוֹם, הַשְּׁמִינִי, יִמּוֹל, בְּשַׂר עָרְלָתוֹ  « Et au 8e jour il circoncira la chair de son excroissance »…

 

Remarque :

 

Dans la Guemara Meguila (Daf 17) il est enseigné au sujet de la « Téfila » (prière de la ‘Amida appelée aussi « Shmoné ‘Essré » [18] c'est-à-dire les 18 « Bérakhote » [Bénédictions]),  la 8e bénédiction « Réfaénou » (Bénédiction de la Guérison) que nous mentionnons 3 fois par jour, est une prière qui nous servira principalement « Léatid Lavo » (pour l’époque après la venue de machia’h) afin d’avoir une bonne guérison suite à la pratique de la « Brit Mila » chez l’enfant mâle âgé de 8 jours (circoncision)

La 8e Bénédiction faisant référence au 8e jour de la « Brit Mila ».

 

- On se demande pourquoi principalement pour la « Brit Mila » ? Et pourquoi à l’époque du Machia’h ? :

 

En fait, nos ‘Hakhamim (sages) nous enseignent : toutes les maladies qui existent aujourd’hui dans le monde sont dues aux « ‘Averot » (pêchés) de l’homme, et comme à l’époque du Machia’h nous ne seront plus amenés à fauter, seule la « Brit Mila » pour les hommes et l’accouchement chez la femme seront des actes délicats pour lesquels il faudra prier afin que tout se passe bien...

 

- Pourquoi est-il écrit  וּבַיּוֹם, הַשְּׁמִינִי « et au jour, le 8e » au lieu de dire tout simplement וּבַשְּׁמִינִי « et le 8e jour » ?

 

Dans la Guemara, les ‘Hakhamim nous enseignent : le mot וּבַיּוֹם vient inclure le jour du shabbat, c'est-à-dire, si le 8e jour de l’enfant tombe un Shabbat, nous seront tenus de lui faire la « Brit Mila » ce jour là.

Et ce, bien que la « Brit Mila » soit une « Melakha » (un des 39 travaux interdits le jour du Shabbat, en l’occurrence la «‘Havoura » faire saigner).

(Remarque : Le mot וּבַיּוֹם vient aussi nous enseigner que c’est le jour et non pas la nuit qu’il faut effectuer la Brit Mila)

 

Remarque :

 

Au sujet de la Mitsva de sonner le « Shofar » à Roch Hachana, ou la Mitsva du « Loulav » pendant la fête de Souccot, les ‘Hakhamim ont mis des barrières pour respecter le jour du Shabbat en interdisant ces actes, afin de ne pas être amené à pêcher (exemple : porter le Loulav ou le Shofar le jour de Shabbat)

 

- On se demande alors pourquoi les ‘Hakhamim n’ont pas également mis de barrières le jour du Shabbat en interdisant la « Brit Mila » ce jour là ? :

 

2 - Pirouch 1 :

 

Dans la Guemara, au sujet du Shofar ou du Loulav,  il s’agit d’un Ben Israël simple qui voulait transporter son Shofar ou son Loulav jusque chez son « Rav » (maître) pour poser une question de « Halakha » (loi juive) dessus…

 

à Or ce cas de figure ne peut être envisagé pour un Mohel qui maîtrise sur le bout des doigts les questions de Halakha au sujet de la Brit Mila. Par conséquent, il serait improbable qu’il en vienne à transporter jusqu’à chez son Rav, un de ses équipements pour lui poser une question de « Halakha » (loi juive)

 

1 - Pirouch 2 :

 

Rabenou Nissim nous enseigne : la Mitsva du Loulav concerne tous les Béné Israël. En effet, nous sommes tous tenus d’effectuer la Mitsva du Loulav à Souccot, ou même de sonner le Shofar pour la communauté le jour de Roch Hachana si nous en sommes capables…

 

à Cependant, comme ces Mitsvot sont courantes pour tous les Béné Israël… Pour ne pas en arriver à ce que l’un d’entre nous oublie, pendant la fête,- que c’est Shabbat et transporte son objet de prière ce jour là, des barrières ont été mises en place par nos ‘Hakhamim...

 

è Par contre,  le problème ne se pose pas au sujet de la Brit Mila, car seul le « Mohel » (spécialiste de la circoncision juive) est capable de pratiquer cet acte… Par conséquent, il ne sera pas courant de circuler avec tout le matériel, le jour du Shabbat s’il y’a une circoncision à faire…

 

Remarque :

A priori, s’il y a une « Brit Mila » à pratiquer le jour du Shabbat, le Mohel devra tout prévoir  avant Shabbat, dans la maison où se trouvera le bébé. Par contre, en cas de force majeure, si le Mohel a besoin d’une chose importante (outil, médicament...) il lui est permis de porter ce jour-là, ou mieux, de demander à un non juif de le porter...

 

3 - Pirouch 3 :

 

Le Ritva et le Méiri enseignent : la Brit Mila est une vraie « Melakha » (un des 39 travaux interdits le jour du Shabbat, en l’occurrence la «‘Havoura » faire saigner), alors que la Mitsva du Shofar ou du Loulav ne sont pas des « Melakhote » mais risquent uniquement d’en engendrer (comme porter le jour du Shabbat…).

 

à De la même façon la Torah nous interdit les 39 « Melakhote » le jour du Shabbat,  nos ‘Hakhamim mettent des  barrières strictes pour ne pas les faire…

 

è De même aussi, la Torah orale nous dit explicitement, et avec la même force à travers le mot וּבַיּוֹם, qu’il faut pratiquer la Mitsva de la Brit Mila le jour du Shabbat même si c’est une vraie Melakha.

 

 

- Pourquoi fait-on la Brit Mila le 8e jour ? :

 

à Cette explication prenait tout son sens du temps où les ‘Hakhamim arrivaient à distinguer un écoulement pur d’un écoulement Nida impur, 8 jours après l’accouchement. Or, aujourd’hui la femme est considérée Nida (impure) même après les 8 jours qui suivent l’accouchement, et ce, jusqu’à ce qu’il n’y est plus d’écoulement.

 

à Il en est de même pour un nouveau né. Si ce dernier est né un dimanche il faudra attendre 8jours pour qu’il puisse se renforcer avant la Brit mila et ce, grâce à la « Nechama Yetera » (âme spirituelle supplémentaire) de shabbat.

 

 

Au début de la Parasha Metsora’ (Perek 14 Passouk 2), la Torah énonce la loi du lépreux concernant son niveau de ToumA (d’impureté) et les étapes nécessaires à sa purification comme il est dit : זֹאת תִּהְיֶה תּוֹרַת הַמְּצֹרָע, בְּיוֹם טָהֳרָתוֹ וְהוּבָא, אֶלהַכֹּהֵן « Celle-ci sera la loi du lépreux au jour de sa purification : il sera amené vers le Cohen… » En effet,  seul les Cohanim sont aptes à diagnostiquer cette maladie et son niveau d’impureté…

Puis au dernier Passouk qui clôt le sujet sur le lépreux (Perek 15 Passouk 56), la Torah insiste sur l’importance d’enseigner ces lois comme il est dit : לְהוֹרֹת, בְּיוֹם הַטָּמֵא וּבְיוֹם הַטָּהֹר זֹאת תּוֹרַת, הַצָּרָעַת « pour enseigner au jour de l’impur et au jour du pur, celle-là est la loi de la lèpre.»

 

Histoire vraie :

 

Un médecin religieux, en Israël, a demandé à son Rav s’il lui était permis d’après la « Halakha » (loi juive) d’être accompagné par des internes & externes pour examiner des patients. (Exemple : cela peut gêner ou faire honte au malade…)

 

à Le Rav lui répondit : d’après la « Halakha », si c’est pour le bien du patient cela ne pose aucun problème. En ce qui nous concerne l’interne ou l’externe, il pourrait éventuellement remarquer quelque chose de nouveau chez le patient qui pourrait apporter un plus à sa guérison…

 

èMais cela reste toutefois complexe, car le Ravad nous enseigne : dans la Parasha Metsora il est dit 2 choses importantes :

1)                        לְהוֹרֹת  « pour enseigner… » c'est-à-dire qu’il est permis au Cohen de ramener avec lui d’autres jeunes Cohanim pour leur enseigner l’examen de cette maladie…

2)                         זֹאת  « Celle-ci sera la loi du lépreux… » C’est-à-dire que c’est le seul cas de maladie où l’on peut ramener des « Talmidim » (des apprentis) pour diagnostiquer cette lèpre

 

ð     Et plus encore ! La maladie de lépreux a pour cause le « Lachone Hara’ » (la médisance) qui cause la honte à autrui. D’après la loi du « Mida Kenegued Mida » (mesure pour mesure), le fait de causer une honte au lépreux est une « Kapara » (expiation de sa faute), d’où l’autorisation d’amener des « Talmidim » (élèves apprentis).

 

ð     Finalement, de peur de gêner le patient, la Halakha interdit d’amener des étudiants pour les former à faire de bons diagnostiques… sauf bien sûr, si cela n’est pas fait à l’insu du patient et que l’on a son accord à 100% en lui faisant signer un document...

 

 

Remarque sur le « Lachone Hara’ » : Attention Accrochez vous !! :o)

 

Dans la Guemara il est enseigné : une fois dans le ciel, notre « Nechama » (âme) sera invitée à prendre une meilleure place dans le « Gan ‘Eden » (paradis) en récompenses de bonnes actions que nous n’avons jamais réalisées… ou alors l’inverse ! hum hum...

 

En effet, quand X dit du « Lachone Hara’ » sur Y alors :

-         Toutes les « Mitsvote » (bonnes actions & mérites futurs) de X passent chez Y

-         Toutes les « ‘Averote » (pêchés & punitions futures) de Y passent chez X

ð     Et il en est ainsi pour chaque personne qui est concernée par le « Lachone Hara’ ». Une infinité de transitions de Mitsvot et ‘Averote d’un ‘compte ‘ à l’autre…

 

- Cependant, quelle est la Kapara (réparation) pour faire Téchouva ? Là je vous sens un peu mieux du coup ! ;o)

 

 

La Guemara raconte une histoire sur Rabbi Yanaye qui croisa un jour un homme qui lui enseigna un bon ‘Hidoush (une nouveauté) sur le « Sam ‘Haïm » (l’aromate de la vie) servant de « Takana » (réparation) au « Lachone Hara’ », bien qu’à son niveau de Rabbi il n’en avait pas vraiment besoin... Le voici :

 

Dans le dit le Téhillim 34 il est dit :

 

A.  מי האיש החפץ חיים אהב ימים לראות טוב « Quel est l’homme qui souhaite la vie ? Qui aime de longs jours pour goûter au bonheur »

            à L’objectif : Celui qui veut vivre et goûter au bonheur.

 

B.  נצר לשונך מרע ושפתיך מדבר מרמה « Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des discours perfides »

            à Le conseil : Ne pas dire du Lachone Hara’ pour vivre et goûter au bonheur.

 

C. סור מרע ועשה טוב « Eloigne-toi du mal et fais le bien… »

            à La solution : Mais s’il en a déjà dit ? Il devra regretter amèrement sa faute, et s’éloigner d’elle lorsqu’elle se représentera à lui et faire au contraire du bien.

 

Et les ‘Hakhamim nous enseignent : le mot Tov (bien) s’explique par :

- אן טוב אלה תורה « Ein Tov éla Torah » Il n’y a de bien que la Torah qu’on étudie et que l’on pratique.

- Ou alors « Kelev Nichbar » (comme un cœur brisé) c'est-à-dire : le Tov viendra qu’après avoir fait Téchouva en regrettant amèrement sa faute.


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