Paracha Shémini - שְּׁמִינִי
Tsav, la Parasha précédente,
décrit les lois concernant les « Korbanot » (sacrifices), les
offrandes en don, offrandes des prémices, sacrifices d'actions de grâces,
sacrifices d'expiation (pour les fautes involontaires), et les sacrifices de culpabilité
(pour les fautes volontaires).
Notre Parasha, Shémini
se traduit par le chiffre 8e, c'est-à-dire que pendant 7 jours Moché montait et démontait le
Michkan (tabernacle) et montrait à Aharon comment faire les Korbanot… et à partir
du 8e jour (Roch ‘Hodesh Nissan) ce sont Aharon et ses 4 fils (les
Cohanim : prêtres) qui se chargèrent des « Korbanot »
(sacrifices)…
Le feu divin dévore
Nadav et Avihou (2 fils d’Aharon) qui ramenèrent un feu étranger dans le temple
pour l’inauguration du « Michkane » alors que le feu divin descendait
du ciel… la Parasha présente ensuite les lois relatives a la « Cachroute »
Au début de la Parasha (Passouk 7), Moché demande à Aharon : וַיֹּאמֶר
מֹשֶׁה
אֶלאַהֲרֹן,
קְרַב אֶלהַמִּזְבֵּחַׁ « Approche vers l’autel... » Pour faire les
sacrifices…
- Pourquoi Moché demande
à Aharon de s’approcher ?
Remarque :
Aharon était humble et la honte était chez lui une forme de respect devant
les grands tout comme devant Hachem… D’autres disent que sa honte et sa crainte
étaient dues à la faute du veau d’or qu’avaient commise les Bné Israël
lorsqu’il n’avait pas réussi à les en empêcher, alors que Moché était au mont
Sinaï et descendait les Tables de la loi…
Essayons de comprendre ce que dit Rachi à travers trois explications :
1 - Pirouch 1 :
A la base, Moché Rabénou & ses enfants devaient être désignés en tant
que Cohanim (prêtres dans le Beth Hamikdash), et Aharon & ses enfants
devaient être désignés en tant que Léviim (pour chanter dans le temple).
Mais comme Moché a refusé une fois par timidité & honte une mission
divine, Hachem se mit en colère et inversa les nominations en accordant le
statut de prêtre à Aharon et ses enfants. (Voir Parasha Shemot Perek 4 Passouk
14 : … וַיִּחַראַף
יְהוָה
בְּמֹשֶׁה,
וַיֹּאמֶר הֲלֹא
אַהֲרֹן
אָחִיךָ
הַלֵּוִייָדַעְתִּי)
En effet, pour appliquer l’ordre divin, il faut surmonter
ses traits de caractère telles que la timidité et la honte, sans discuter…
ð
On comprend alors ce que nous rapporte Rachi lorsque Moché dit à
Aharon : « Pourquoi as-tu honte ? C’est
pour cette dignité que tu as été choisi !». C'est dans le sens :
Attention, c’est pour cette honte que j’ai aussi exprimée une fois, que tu as pu
être désigné comme Cohen, pour servir dans le temple, alors vas-y sans honte ni
crainte…
2 - Pirouch 2 :
- On peut se demander pourquoi Moché questionne Aharon sur sa honte et non
pas sur sa crainte ?
à Dans
è D’où la question de Moché uniquement sur la
honte, car si Aharon a éprouvé un sentiment de honte suite à l’histoire du veau
d’or, c’est qu’il a fait « Techouva » (se repentir) et il n’a
désormais plus rien à se reprocher (donc ni honte, ni crainte…)
3 - Pirouch 3 :
Les « Korbanot » (sacrifices) que l’on
faisait du temps du Beth Hamikdash sont remplacés, aujourd’hui, par nos prières
journalières. Donc l’officiant est comparé à celui qui faisait les
« Korbanot ».
n D’après la Halakha (loi juive), lorsque
l’on désigne un officiant à la synagogue pour prier, il ne faut pas qu’il
accepte dès la 1ere demande de monter au Amoud (sur l’estrade de
prière), sauf s’il est l’officiant officiel et habituel.
ð Là aussi quand Moché reproche à
Aharon sa honte de s’approcher et de faire les premiers sacrifices, c’est dans
le sens où Aharon est désormais « l’officiant officiel » qui ne sera
plus tenu de refuser, d’après
Perek 9 Passouk 24 : וְאֶתהַחֲלָבִים
וַיַּרְא
כָּלהָעָם
וַיָּרֹנּוּ,
וַיִּפְּלוּ
עַלפְּנֵיהֶם וַתֵּצֵא
אֵשׁ,
מִלִּפְנֵי
יְהוָה,
וַתֹּאכַל
עַלהַמִּזְבֵּחַ,
אֶתהָעֹלָה « Un feu sortit devant Hachem, il consuma sur l’autel l’holocauste et les suifs,
tout le peuple vit, il louèrent, ils tombèrent sur leurs faces… »
Dans
à En effet, l’image du lion apparaissait au 1er
temple car celle-ci représente la royauté, la puissance… Sentiments
qu’éprouvaient les Béné Israël à l’époque du 1er temple.
Alors que l’image du chien
apparaissait au 2nd temple car celle-ci représente la soumission
face à son maître, l’errance… Sentiments qu’éprouvaient les Béné Israël à
l’époque du 2nd temple sous la domination romaine.
Vivement l’époque douce & paisible du Machia’h
où nous bâtirons pour toujours notre 3e temple afin de retrouver la
royauté au niveau spirituel face à toutes les nations du monde…
Perek 10 Passouk 1 : בָהֵן
אֵשׁ,
וַיָּשִׂימוּ
עָלֶיהָ,
קְטֹרֶת וַיִּקְחוּ
בְנֵיאַהֲרֹן
נָדָב
וַאֲבִיהוּא
אִישׁ
מַחְתָּתוֹ,
וַיִּתְּנוּ
זָרָהאֲשֶׁר
לֹא צִוָּה,
אֹתָם וַיַּקְרִיבוּ
לִפְנֵי
יְהוָה, אֵשׁ
"Les fils d'Aaron, Nadav et Avihou,
prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l'encens,
et apportèrent devant le Seigneur un feu profane qu'Il ne leur avait pas
commandé. Un feu s'élança devant le Seigneur et les dévora, et ils moururent
devant le Seigneur."
Nadav et Avihou cherchaient à percer le secret de
la création, en voulant associer le feu profane au feu sacré, ils voulaient
amener la perfection dans l'univers.
Ils espéraient faire revenir la création entière
au niveau de l'unicité, qu'elle avait à l'origine, avant "l'alliance de
feu". Cette alliance qui engendra notre monde.
à En effet au coeur du mot "Ber-Esh-It"
(premier mot de la Thora) il y a le mot "Ech" (feu), le reste des
lettres composent le mot "Berit" (Alliance).
Perek 11 Passouk 36 : אַךְ מַעְיָן וּבוֹר
מִקְוֵהמַיִם,
יִהְיֶה
טָהוֹר
« Toutefois une fontaine et un puits, un
rassemblement d’eau, il sera pur… »
Pirouch :
Le ‘Hatam Sofer explique à travers ce
Passouk : 2 qualités (aptitudes) chez l’homme permettent de devenir un
érudit en Torah :
1- Une bonne mémoire, à l’image d’un puits ou d’un rassemblement d’eau qui
préserve son eau (sa connaissance). Dans la Kabala on nomme la mémoire (« Yavech »
= Sec) car elle permet uniquement de garder en tête de façon sèche des
connaissances, sans rien n’y ajouter.
2- L’aptitude à fructifier ces
connaissances comme une fontaine qui fait
jaillir de l’eau (la connaissance)
ð Et comme le dit le Passouk, une fois
ces 2 choses acquises, « il sera pur »
c'est-à-dire un bon Talmid ’Hakham (érudit en Torah).