Paracha Mikets - מִקֵּץ

 

 

Avant, les rêves étaient tous prémonitoires. Notre Parasha commence par nous raconter les 2 rêves que fait Pharaon… Aucune interprétation, donnée par ses astrologues ne le satisfait, mise à part celle donnée par Yossef qui a été recommandé par le « Sar Hamachkim » qui venait à peine de se souvenir de lui, 2ans après l’avoir quitté… (En effet, le dirigeant des échansons avait fait la connaissance de Yossef en prison et devait, à la demande de Yossef,  lui rendre une faveur en le libérant dés sa sortie de prison, mais il l’oublia complètement...)

 

La Parasha commence par le Passouk : וּפַרְעֹה חֹלֵם וַיְהִי מִקֵּץ שְׁנָתַיִם יָמִים « Ce fut à la fin de 2 années et Pharaon rêva… »

 

* Pour nous donner une leçon de vie, le Midrash interprète ce Passouk de la façon suivante :

וַיְהִי מִקֵּץ = קצו של אדם

à A la fin de la vie d’un homme,

שְׁנָתַיִם = שנים הרבה

à Toutes les nombreuses années pendant lesquelles il a vécu

יָמִים = ימים

à Ne sont finalement comptabilisées aux nombres de jours, que les années pendant lesquelles il s’est investi sur l’étude Torah et aux Mitsvot

וּפַרְעֹה = מתגלה (…לשון פרעה אהרן)

à Et tout le reste se révèle

חֹלֵם = אלא חלום

à Comme n’étant que rêve & illusion !

 

* Un Midrash explique : (après 1 année chez Potifar et 10 ans en prison) 2 années se sont écoulées depuis la sortie du « Sar Hamashkim » sur lequel Yossef avait compté, pour être libéré de prison. Ces 2 années sont une sorte de punition pour avoir cru en l’homme et non pas avoir eu  une « Emouna » (foi) totale envers Hachem…

 

Le Midrash Raba dit : Heureux l’homme qui a une « Emouna » totale en Hachem, comme Yossef qui n’a jamais été arrogant et qui a dit au « Sar Hamachkim » וְהִזְכַּרְתַּנִי זְכַרְתַּנִי « souviens toi de moi et tu me rappelleras à Pharaon » pour me faire sortir…

 

- Apparemment ce Midrash parait contradictoire car si Yossef avait eu une « Emouna » totale en Hachem il n’aurait pas demandé au « Sar Hamashkim » de se souvenir de lui ?

 

Le Midrash justifie cela : il est tout à fait normal de demander de l’aide à un homme dans une situation difficile et triste, comme celle de Yossef qui était en prison, cela n’est pas considéré comme une faute…

Mais comme le niveau spirituel de Yossef Hatsadik était élevé et que sa foi en Hachem était énorme, le fait même d’avoir demandé un petit service au  « Sar Hamachkim » a été considéré comme une faute... C’est donc à travers les mots וְהִזְכַּרְתַּנִי זְכַרְתַּנִי que l’on a déduit toute la grandeur de sa « Emouna »...

 

* Le Midrash raconte :

Hachem déclare : Un Tsadik peut le « commander » sur certaines choses… » Et d’autre part nous disons dans la « Téfila » (prière) du matin « qui sur tes actes dans le monde d’en haut et d’en bas, peut oser te suggérer quoi que ce soit !...

à Cette contradiction apparente n’en est pas une. Car il est vrai que par la force de la prière un Tsadik peut faire intervenir Hachem comme il le voudrait ! Mais seulement par une prière « générale » sans exiger d’Hachem le moyen par lequel elle sera exaucée…

 

ð     De même dans la Parsaha, Yossef devait juste prier Hachem pour sortir de prison mais sans exiger que le « Sar Hamashkim » soit la seule issue possible car c’est en quelques sortes limiter la grandeur d’Hachem…

 

 

 

Dans son 1er rêve, Pharaon se tient debout devant le Nil, et voici que montent du fleuve 7 vaches belles et saines, puis 7 vaches maigres et mauvaises arrivent juste derrière elles et les mangent, en restant toujours aussi maigres…

Dans son 2e rêve, 7 mauvais épis de blé engloutissent 7 bons épis de blé...

 

Yossef explique à Pharaon : חֲלוֹם פַּרְעֹה אֶחָד הוּא ces 2 rêves se rejoignent pour donner lieu à une seule interprétation, à savoir : Les 7 bonnes vaches et bons épis correspondent à 7 années d’abondance. Les 7 mauvaises vaches et mauvais épis correspondent à 7 années de famine. Le fait, que les 7 mauvais engloutissent les 7 bons révèle que les 7 années de famine seront si sévères qu’elles feront oublier toute l’abondance des 7 années d’abondance !...

 

-On peut se demander pourquoi l’interprétation de Yossef a satisfait Pharaon plus que celles des Astrologue ?

 

* Le Midrash raconte que Yossef  a d’abord cité toutes les interprétations possibles qui pouvaient découler de ce rêve mais qui ne sont pas les bonnes (ce sont celles qui avaient été faites pas les Astrologues) puis a finalement donné sa propre interprétation au nom d’Hachem…

 

- Pourquoi Pharaon a-t-il fait 2 rêves similaires qui donnent lieu à la même interprétation ?

 

Dans la Parasha, Yossef lui explique que rêver 2 fois la même prophétie signifie que Hachem a décidé de la réaliser et se hâte de l’appliquer... הָאֱלֹהִים, וּמְמַהֵר הָאֱלֹהִים לַעֲשֹׂתוֹ וְעַל הִשָּׁנוֹת הַחֲלוֹם אֶלפַּרְעֹה, פַּעֲמָיִםכִּינָכוֹן הַדָּבָר מֵעִם

 

- On pourrait alors se demander pourquoi les 2 rêves que Yossef avait fait quand il était jeune (Que ses parents et ses frères se prosterneront devant lui comme devant un roi… voir Parasha Vayeshev) ne se sont pas réalisés rapidement ?

 

* Rav ‘Obadia Yossef rapporte (au nom Rabbi Yaakov Shoudri et d’après le livre de Vayomere Yehouda) qu’effectivement les rêves de Pharaon se sont réalisés rapidement mais qu’il en est de même pour ceux de Yossef ! A la différence que ceux des Guoyim (comme Pharaon), se réalisent tout d’abord par une étape positive (7 années d’abondance) pour finir par une étape négative (7 années de famine) alors que pour les Bné Israël (comme Yossef), ils se réalisent tout d’abord par une étape négative (vente de Yossef, prison…) pour finir par une étape positive (il se retrouve vice roi d’Egypte).

 

Pour distinguer les étapes négatives et positives :

 

- Yossef fit d’abord un rêve sur des gerbes de blé (Etape Négative : représentant le labeur…) puis sur les astres (Etape positive : représentant le pouvoir et la royauté…).

- Pharaon fit un rêve sur les bonnes vaches et épis (Etape positive : abondance…) puis sur les mauvaises vaches et mauvais épis de blé (Etape Négative : famine…)

 

- Le Rav ‘Obadia fait également allusion à cela : Le jour signifie la joie contrairement à la nuit qui signifie la tristesse... Ainsi, une journée chez les « Guoyim » commence par  le matin et finit le soir alors que chez les « Bné Israël » une journée commence le soir et se termine en fin de journée.

 


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