Paracha de Lekh Leka לֶךְ לְךָ

 

 

 

La Parasha commence par : Hachem dit à Avraham de quitter son pays… et lui donne des bénédictions dont il héritera lui et nous !  ;o)  les ‘béné Israël’(fils d’Israël)

וְאֶעֶשְׂךָ, לְגוֹי גָּדוֹל, וַאֲבָרֶכְךוַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל אַבְרָם, לֶךְלְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית

 

On se demande alors, pourquoi la Parasha commence directement par ces instructions et bénédictions  au lieu de nous présenter d’abord Abraham et d’énumérer ses qualités ?

 

Si la Parasha avait commencé par venter les mérites d’Abraham, certains auraient pu dire : Abraham et ses descendants proches ont mérité la terre d’Israël et les bénédictions, uniquement grâce à leurs qualités et leur niveau spirituel…

Comme  le peuple juif d’aujourd’hui n’a pas ces mêmes qualités, alors ils ne sont pas méritants et les bénédictions ne sont plus valables…

C’est pour ne pas que quelqu’un puisse tenir ces propos que la Parasha commence directement par les bénédictions qu’Hachem donne par amour inconditionnel à Abraham et à tous ses descendants… Pour nous apprendre que quel que soit le niveau spirituel du peuple juif, ce dernier hérite éternellement de la bénédiction de son patriarche abraham.

            (« Israël af al pi shé’hata Israël hou ! » : Israël bien qu’il ait fauté c’est Israël !…)

 

Remarque :

Il est dit dans Pirké Avote (Chap 5 Michna 15) qu’un amour fondé sur l’intérêt (1) cesse avec la cause qui la fait naître mais l’amour désintéressé (2) ne cesse jamais…

=> Tel était l’amour (2) que portait Hachem envers Abraham

 

 

 

Rachi interprète l’ordre de Hachem à Abraham de quitter la terre où il vit (« Lekh lekha » :לֶךְ לְךָ מֵאַרְצְךָ), comme étant un voyage qui lui fera plaisir (« léanaatekha » : להנאתך).

Comment un voyage, en plein désert, pourrait faire plaisir à Abraham ?

           

Abraham était connu pour sa bonté... Il allait chercher dans le désert tous ceux qui passaient près de chez lui pour les rafraîchir, les inviter à manger (« hakhnassat or’him ») et leur faire découvrir Hachem le Dieu unique…

Abraham voyagea à son tour dans le désert, sous l’ordre d’Hachem. C’est en réalisant la difficulté du voyage dans le désert, qu’il a éprouvé un grand  plaisir, en prenant conscience de l’ampleur de la Mitsva de « hakhnassat or’him » qu’il avait fait…

 

 

 

Hachem dit à Abraham d’aller en Israël, terre dont il héritera, qu’il prospérera…

Arrivé la bas, Abraham dû quitter Israël à cause de la famine, et dû descendre en Egypte pour chercher de la nourriture…

 

A la frontière égyptienne Abraham dit à sa femme qu’elle était vraiment belle, et que les égyptiens voudront la prendre à cause de sa beauté…    הִנֵּהנָא יָדַעְתִּי, כִּי אִשָּׁה יְפַתמַרְאֶה אָתְּ

Comment peut-on comprendre cela ? de plus, avant de se marier, on a le devoir de voir la femme que l’on va épouser et donc voir sa beauté ??

 

Le midrash explique qu’Abraham ne s’était pas rendu compte (de sa beauté) jusqu’alors, à cause de leur ‘Tsnioute’ (Pudeur) respective.

 

            * Rachi donne une interprétation en définissant 2 sortes de beauté féminine

            (1) Une femme belle naturellement

(2) Une femme belle non naturellement mais seulement à l’aide de maquillage ou de parures…

[Contrairement à la beauté (2), la beauté (1) reste inchangée quelque soit les circonstances…]

 

=> Lorsqu’à la frontière égyptienne Abraham constata la beauté de sa femme, c’est dans le sens où même, après un long & difficile voyage, la beauté de sa femme Sarah était toujours aussi éclatante donc vraiment naturelle (1).

 

 

* Hagra donne une autre interprétation avec 2 autres définitions

(1’) Une femme belle naturellement

(2’) Une femme belle grâce à son ‘Yr’at Chamaïm’ (la crainte d’Hachem)

[La beauté (1’) est un don naturel, tandis que la beauté (2’) est un don surnaturel d’Hachem. Il permet à la femme en question de paraître repoussante à certain moment de la vie où sa beauté risquerait de la mettre en difficulté (ex : Harcèlement…).  

‘Esther Hamalka’ (la reine Esther à Pourim) avait mérité cette beauté là, comme dit le midrash, vu qu’elle avait 70ans, un teint verdâtre...]

 

=> On comprend alors qu’à la frontière égyptienne Abraham constata que la beauté de sa femme allait poser des problèmes avec les égyptiens… C’est dans le sens où c’était une beauté vraiment naturelle, car elle ne paraissait en aucun cas repoussante…

 

 

 

- Pourquoi lorsque Abraham est descendu en Egypte il est écrit (Mitsraïma : מִצְרָיְמָה) et non pas tout simplement (Mitsraïm : במצרים)?

 

Le midrash vient nous enseigner que celui qui rentrait en Egypte n’en ressortait pas, tant cette terre était une prison du point de vue spirituel.

En effet :

- מצרים au masculin a sa 1ere lettre מ « Mem » ouverte et sa dernière lettre ם « Mem » fermé, comme une porte d’entrée ouverte et une porte de sortie fermée

- מִצְרָיְמָה au féminin a sa 1ere et sa dernière lettre מ « Mem » ouvertes, comme une porte d’entrée et de sortie ouverte pour Abraham

 

 

 

L’une des bénédictions  qu’Hachem a donné à Abraham est : j’agrandirai ton nom (‘vaagadelkha shamekha’ : ...וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ).

 

*Rachi dit la chose suivante : C’est pourquoi on dit « elokéi ya’akov » (Dieu de ya’akov) dans la «‘amida ».

(Amida = prière que l’on fait debout 3 fois par jour… où l’on mentionne l’alliance d’Hachem avec les patriarches Abraham, Ysaak et Ya’akov).

 

Qu’elle rapport y’a-t-il entre ‘j’agrandirai ton nom’ et ‘elokei ya’akov’ dans la amida ?

 

Pirouch :

- Les noms Abraham, Ysaak, Ya’akov (אברהם יצחק יעקב) sont composés de  13 lettres  faisant référence aux 13 caractères de miséricordes (Midot Hara’hamim : מדות הרחמים).

- Les noms de leur femme Sarah, Rivka, Rah’el et Léah (לאה רחל רבקה שרה) sont aussi composés de 13 lettres faisant références aux 13 caractères de miséricordes (Midot Hara’hamim : מדות הרחמים).

=> La somme des 2 faisant 26 lettres correspondant à la Guematria du nom de Hachem (le nombre correspondant au nom divin le tétragramme).

 

Remarque :

Dans la Parasha, Hachem a renommé Abram (אברם) en Abraham (אברהם) en lui ajoutant la fameuse lettre sainte « hé » (ה) qui est une lettre très spéciale...

 

Dans la « Amida », si on avait dit Abram (אברם) à la place de Abraham (אברהם) on aurait eu que 12 lettres à la place de 13 pour les 3 noms des patriarches « Abram Ysaak Ya’akov ».

D’autre part, nous savons que Ya’akov (יעקב) s’appelle aussi Israël (ישראל).

Et bien que la combinaison des noms Abram Ysaak Israël (אברם יצחק ישראל) fasse 13 lettres au total, Hachem a promis que le nom de Abraham (avec le « hé ») sera toujours grand.

 

On comprend alors  Rachi lorsqu’il dit : c’est pourquoi on dit « elokéi ya’akov », dans le sens où nous ne dirons pas Israël à la place de Ya’akov dans la « ‘amida » pour que le nom d’Abraham restera à jamais grand avec la lettre sainte « hé ».

 

 

 

- Pourquoi Dans la «’amida» nous prions Hachem en disant « Elokei Abraham Elokei Ysaak Elokei Ya’akov » (Dieu d’Abraham, Dieu D’Ysaak Dieu de Ya’akov) au lieu de dire Dieu de Abraham, Ysaak et Yaakov en une seule fois ?

 

C’est pour nous enseigner que chaque patriarche a rempli sa mission envers Dieu, et qu’ils ont chacun était reconnu par leurs qualités spécifiques.

- Abraham pour la bienfaisance « gmiloute ‘hassadim »…

- Ysaak pour le travail « ‘avoda », dans le sens de ‘prières’…

- Ya’akov pour l’étude de la Torah « Torah »…

=> C’est pour cela qu’il est marqué dans Pirké Avote, que le monde tient sur 3 choses, la Torah, le travail, et la bienfaisance.

 

 

 

- Pourquoi dans la « ‘amida » nous clôturons la prière en mentionnant le seul nom d’Abraham « Maguen Abraham » et pas celui des « Avote » ?   

(« Avote » = les pères = Abraham Ysaak Ya’akov)

 

Le midrash nous enseigne que c’est avec la mention du nom d’Abraham que l’on clôture la prière pour nous enseigner que c’est en prenant modèle sur son action et ses qualités que nous clôturerons la vie en « Galout » (exil).

En effet, les qualités des 2 autres pères, à savoir la prière et l’étude de la Torah ne sont plus à notre époque aussi fortes qu’elles ne l’avaient été auparavant.

 

Donc, de la même façon qu’Abraham s’occupait des autres, les nourrissait, leur faisait faire de bonnes actions, leur faisait découvrir Hachem… nous devons aujourd’hui faire des actions dans ce sens à la veille de la « Guéoula » (libération, époque messianique) en donnant de la Tsédaka et en ramenant un peu de lumière dans ce monde…


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