Paracha de Hayé Sarah - חַיֵּי שָׂרָה

 

 

La Parasha commence par le Passouk : מֵאָה שָׁנָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה וְשֶׁבַע שָׁנִיםׁ וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה

« La vie de Sarah fut de 100 ans et 20 ans et 7 ans, les années de vie de Sarah… »

 

- Pourquoi le mot « ans » est-il répété à trois reprises ?

 

* ‘Rachi’ nous enseigne que chaque nombre exige une explication : A 100 ans elle était sans péché comme à 20 ans (D’après la Torah, jusqu’à 20 ans nous ne sommes pas responsables des actes pour lesquels nous pouvons être coupables de retranchement « ‘Hayav Karete »  et notre compteur, de ce type de péché uniquement, est à 0 ; car bien sûr, à partir de la Bar (ou Bat) Mitsva, nous sommes responsables des autres actes)  à 20 ans elle était aussi belle qu’à 7 ans.

 

Ensuite il est dit :  וַיָּבֹא, אַבְרָהָם, לִסְפֹּד לְשָׂרָה, וְלִבְכֹתָהּ  « Abraham vint pour faire l’éloge funèbre pour Sarah et pour la pleurer… »

 

- On se demande pourquoi pour le verbe « pleurer »  וְלִבְכֹתָה  la lettre כ dans la Torah est écrite en plus petit ?

 

* Le midrash raconte que Abraham et Sarah avaient eu aussi une fille et que cette dernière est morte le même jour que sa mère Sarah. En effet, en supprimant la petite lettre כ  on obtient  וְלִבְתָה « Abraham vint pour faire l’éloge funèbre pour Sarah et pour sa fille… »

 

* Le ‘Baal Hatourim’ donne une autre explication et fait remarquer que Sarah avait 2 qualités :

- Elle était Tsadekete (Sage, intègre)

- Elle était très belle

Et si la lettre כ qui a pour valeur numérique 20 est écrite en petit, c’est pour nous apprendre qu’Abraham a pleuré Sarah pour la sagesse qu’elle a toujours eu, comme à l’age de ses 20 ans où elle n’avait aucun péché...

 

 

 

Ensuite il est dit :  ... וַיָּקָם, אַבְרָהָם, מֵעַל פְּנֵי מֵתו ֹ  « Abraham se leva de sur la face de son mort… pour acheter le terrain de « Mé’arate Hamakhpéla » et enterrer là-bas Sarah… »

 

- Pourquoi est il écrit sur la face, en sous-entendant qu’il a regardé son visage alors qu’il nous est interdit de voir la face d’un mort ?

 

* Le Midrash Rabba précise que « Mé’arate Hamakhpéla » (où étaient déjà enterrés Adam & Eve) est un endroit saint et seuls ceux qui meurent du baiser divin on le droit d’y être enterré.

 

Remarque : La mort du baiser divin est une mort belle et douce, que méritent les Tsadikim… Contrairement à la mort par l’ange de la mort, où ce dernier retire la vie de l’individu et lui jette 3 gouttes dont une interviendra dans la décomposition du corps et une autre déformera un peu le visage de l’individu pour lui faire perdre l’étincelle de la vie…

 

Comme Abraham n’était pas au coté de Sarah le jour de sa mort, il ne savait pas par quelle mort son âme était montée au ciel. C’est la raison pour laquelle il fixa sa face pour constater finalement qu’elle était rayonnante… ce qui prouvait qu’elle n’était pas morte par intervention de l’ange de la mort, elle pouvait doonc être enterrée à « Mé’arate Hamakhpéla ».

 


 

Après la mort de Sarah, Abraham charge son serviteur Eliézére de trouver une femme pour son fils Ysaak en lui faisant jurer de ne pas prendre une fille de Kéna’an :

 אֲשֶׁר לֹאתִקַּח אִשָּׁה, לִבְנִי, מִבְּנוֹת הַכְּנַעֲנִי

 

- Pourquoi Abraham ne fait pas directement jurer Ysaak ?

 

* On apprend de là qu’un fils peut refuser l’ordre de son père sur le choix de sa future femme. C’est la raison pour laquelle il passe par son serviteur...

 

- On peut alors se demander pourquoi dans la Parasha de Toldot Ysaak dit à son fils Ya’akov de ne pas prendre une fille de Kéna’an ?

 

* En fait, dans ce contexte, Ysaak conseillait fortement à son fils Ya’akov de respecter cette condition afin d’hériter des bénédictions de Abraham. C’était plus une mise en garde qu’un ordre proprement dit.

 

 

 

Au chapitre 24 de la Parasha il est dit :  וְאַבְרָהָם זָקֵן, בָּא בַּיָּמִים וַיהוָה בֵּרַךְ אֶתאַבְרָהָם, בַּכֹּל  « et Abraham était vieux, avancé en jours,  Hachem bénissait Abraham en tout… »

Puis, il fait jurer son serviteur Eliézére שִׂיםנָא יָדְךָ, תַּחַת יְרֵכִי pour qu’il aille chercher une femme bien pour son fils Ysaak

 

- Quel intérêt de préciser qu’il était vieux alors que d’autres personnes vivaient beaucoup plus longtemps ?

 

* Pirouch sur le mot  זָקֵן (« Zaken » = vieux) :

 

Dans la Guemara il est dit que si quelqu’un a acquis la חכמה (« Hokhma » = l’intelligence, l’érudition) il a tout. Sinon il a rien gagné…

Ici זָקֵן (« Zaken » = vieux) vient du mot (« Zékana » = vieillesse) ce qui fait (« Zé Kana » = il a acquis) pour nous apprendre qu’il a acquis la חכמה (« Hokhma » = l’intelligence, l’érudition) et qu’il a donc tout gagné dans sa vie…

 

- Que veut dire avancé en jours ?

 

* Pirouch sur בָּא בַּיָּמִים (« ba bayamim » = avancé en jours) :

 

- Les ‘Hakhamim nous enseignent qu’à la fin de sa vie, Abraham est venu avec tous ses jours remplis. Dans le sens où il était Tsadik et qu’il avait vraiment rempli sa mission sur terre chaque jour de sa vie.

(Comme pour Ya’akov dans la Parasha Vayé’hi où il est écrit  « les jours de Ya’akov s’approchèrent » dans le sens où pas un seul n’a été perdu)

 

- Pirouch sur בַּכֹּל  « en tout » :

 

Les ‘Hakhamim, nous enseignent que « Hachem a béni Abraham en tout » veut dire qu’Abraham avait eu aussi une fille qui s’appelait בַּכֹּל avec sa femme Sarah.

C’était une bénédiction d’avoir eu aussi une fille, car cela a permis à Abraham et Sarah d’accomplir la ‘Mitsva’ de procréer (« Pérou Ourbou » c'est-à-dire d’avoir au moins une fille et un garçon).

 

- On peut se demander quel est le rapport dans ce chapitre entre le fait que Abraham était vieux et venait de perdre sa femme… et tout de suite après  le fait qu’il fasse jurer à son serviteur de chercher une fille bien pour son fils ?

 

 

* Quand un homme perd sa femme, il a en général le devoir de se remarier rapidement.

Mais là, on apprend que dans le cas où il a accomplis la ‘Mitsva’ de procréer (« Pérou Ourbou » c'est-à-dire d’avoir au moins une fille et un garçon) il doit en priorité s’occuper du mariage de son fils.

 

 

 

Eliézére trouve sur la terre natale d’Abraham une jolie fille Rivka comme future épouse pour son maître Ysaak… Il lui offre des bijoux et demande à rencontrer ses parents … Rivka était la sœur de Lavane et la fille de Bétouel, qui sont tous deux très attirés par l’argent…

Quand Eliézére entre dans la maison de Bétouel, on lui propose une grande « Séouda » (apéritif), mais il refuse de manger quoi que ce soit avant de s’assurer que Rivka sera la femme de son maître Ysaak.

 

- Pourquoi avoir refuser de manger dans un premier temps ?

 

* La Guemara dit : si à la suite d’un « Shidoukh » (fréquentation entre un jeune homme et une jeune fille en vue d’un mariage) où il y a eu un échange de bijoux et finalement ça n’a pas marché…

Si l’homme décide de rendre les bijoux, la femme peut ne pas les rendre, dans le cas où elle a déjà offert une « Séouda » (apéritif) en l’honneur de leur rencontre…

Donc c’est pour ne pas risquer de perdre tous les bijoux qu’il avait offert au nom de son maître, qu’Eliézére ne voulait rien manger avant d’être sûr que Rivka allait être la femme de son maître Ysaak.

 

 

 

Bétouel est mort ce même soir, car il avait empoisonné le plat d’Eliézére, mais un ange a échangé leurs 2 plats…

 

- Pourquoi Bétouel voulait tuer Eliézére ?

 

Bétouel voulait lui voler tous ses biens et garder sa fille Rivka.

Plus encore ! La Guemara explique que si un Homme X charge un messager de lui trouver une femme et de la lui « consacrer » religieusement…

Dans le cas où le messager meurt sur la route et qu’on ne sait pas s’il avait consacré une femme pour l’Homme X, ou qu’on ne sait pas qui est cette femme en question !..

ð     Il sera interdit à l’Homme X d’épouser une autre femme de peur qu’il épouse la sœur de  cette femme en question (vu qu’il est interdit d’épouser 2 sœurs d’après la Torah)…

 

Donc en voulant tuer Eliézére, Bétouel qui était le cousin d’Ysaak, voulait que Ysaak (fils unique d’Abraham) ne puisse pas épouser une autre femme et avoir des enfants, afin qu’il soit son unique héritier en tant que cousin.

 


 

Quand Abraham discutait avec Eliézére pour qu’il aille chercher une fille bien pour son fils, ELiézére lui objecta : וַיֹּאמֶר אֵלָיו, הָעֶבֶד, אוּלַי לֹאתֹאבֶה הָאִשָּׁה  « peut être qu’elle ne voudra pas me suivre… ». Ce qui était une remarque normale…

Par contre, une fois que Eliézére a trouvé Rivka et s’est retrouvé dans la maison de ses parents pour raconter tout son parcourt et les miracles qu’Hachem faisait à son maître Abraham…

 

- Pourquoi a-t-il aussi mentionné la remarque qu’il avait fait à Abraham :

וָאֹמַר, אֶלאֲדֹנִי אֻלַי לֹאתֵלֵךְ הָאִשָּׁה, אַחֲרָי   « et si jamais elle ne me suis pas ?... »

 

* Les ‘Barukh ‘Haïm’ nous enseigne qu’au fond de lui-même Eliézére ne voulait pas que sa mission aboutisse car il voulait que Ysaak épouse sa fille.

En effet, en mentionnant son objection qu’il avait faite à Abraham, il voulait mettre un doute chez la famille de Rivka. Dans le sens où peut être qu’il pourrait y avoir des raisons pour lesquelles la fille refuserait de le suivre pour épouser Ysaak

 

* On remarquera que l’écriture de motאוּלַי  (« OUlaye » = peut être) n’a plus de lettre  וּ ‘Vav’ quand il raconte son histoire אֻלַי à Bétouel… Ce qui peut se lire « Elaye » (à moi), pour mentionner l’espoir qu’avait Eliézére de vouloir donner sa propre fille à Ysaak.

- Le ‘Gaon de Vilna’ fait remarquer qu’il existe 2 façons de dire « peut être » en Hebreu

אוּלַי « oulaye »  : peut être (dans le sens où l’on espère que ça se réalisera)

 פן   « pène »     : peut être (dans le sens de peur que ça se réalise)

D’où le choix de langage de Eliézére.

 

 

Avant que Eliézére et Rivka arrivent chez Abraham et Ysaak. Il est dit :

וְהִנֵּה גְמַלִּים בָּאִים וַיַּרְא  לִפְנוֹת עָרֶב וַיִּשָּׂא עֵינָי וַיֵּצֵא יִצְחָק לָשׂוּחַ בַּשָּׂדֶה

« Ysaak sortit prier dans le champs, à l’approche du soir. Il leva les yeux, vit, et voici des chameaux venant… »

 

Le Midrash dit :

 

- לִפְנוֹת עָרֶב « Lifnote érév » signifie à l’approche du grand Shabbat c'est-à-dire la Guéoula (l’époque messianique).

 

- גְמַלִּים « guemalim »  devrait  se lire « Guomlim » c’est à dire « Gmiloute ‘Hassadim » faire du bien, donner de la Tsédaka…

 

ð     C'est-à-dire que Ysaak a vu que c’est grâce à la « gmiloute ‘Hassadim » que Machia’h viendra… ;o)


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