Paracha Bamidbar – בְּמִדְבַּר
Ce Shabbat nous lisons
la Parasha Bamidbar qui commence
tout d’abord par le recensement le peuple d’Israël, puis décrit la disposition
du campement dans le désert des 12 « Shevatim »
(tribus) autour du « Mishkan » (Tabernacle).
Nous approchons de la fête de Shavouot, fête du
don de la Torah, le 6 Sivan c.a.d
le 50e jour à compter du 2e jour de Pessa’h.
La Guemara Shabbat (Daf
88a) relate les événements déroulés pendant le don de la Torah au mont Sinaï.
Avant de recevoir la Torah, les Bné Israël ont pris la décision de l’appliquer avant même
de la comprendre comme il est dit : נעשה
ונשמע « Nous ferons et nous écouterons (comprendrons) »
Rabbi El’azar explique qu’au moment où les Bné Israël ont prononcé cette formule
où l’action devance la compréhension, une voix sortit du ciel en
disant : מי
גילה ליבני רז
זה שמלאכי
השרת משתמשין בו « Qui a dévoilé
à mes enfants ce secret qu’utilisent normalement les « MalAkhim »
(anges) ?... »
à En effet, les ‘Hachamim enseignent qu’au moment
de « Matane Torah » (don de la Torah)
les Bné Israël avaient atteint un Niveau égal à ceux
des « MalAkhim » (anges), c'est-à-dire
un niveau de spiritualité et de sainteté tellement élevé que le « Yetser Ara’ » (mauvais penchant) ne les
atteignait plus. => Ils passent directement à l’action pour exécuter la
parole d’Hachem sans se mettre à réfléchir ou se poser
des questions…
è Et le fait d’avoir prononcé la formule où
l’action devance la compréhension : נעשה
ונשמע « Nous ferons et nous écouterons (comprendrons) », fit que les Bné Israël qui étaient composés de
600 000 âmes furent couronnés de שני
כתרים (2 couronnes) chacun, par
600 000 anges qui descendirent du ciel.
ð
Une couronne pour avoir dit נעשה
« Nous
ferons » et une autre couronne pour avoir dit ונשמע « et nous
écouterons (comprendrons) ».
- Au sujet de la formule נעשה
ונשמע ,
Rabbi El’azar souligne l’importance de la précédence de
l’action à celle de la compréhension. En quoi cette précédence est-elle si
importante étant donné que les Bné Israël ont été
couronnés uniquement pour chacun des 2 termes prononcés ?
Les ‘Hakhamim nous enseignent
que :
A – נעשה « Nous ferons » renvoie à l’application des « Mitsvot »
(commandements).
B - ונשמע « et nous écouterons (comprendrons) » renvoie au « Limoud HaTorah » (l’étude de la
Torah). C'est-à-dire :
(1) L’étude de la Torah dans le but de savoir comment
pratiquer. (Les femmes autant que les hommes sont tenus d’apprendre les lois pour les
appliquer convenablement)
(2) L’étude de la Torah elle-même, dans sa sainte richesse
et sa profondeur… Cette étude est beaucoup plus belle… (Les hommes
uniquement sont tenus d’étudier la Torah pour l’étude elle-même)
à Le fait d’avoir dit dans un premier
temps נעשה « Nous ferons » puis dans un second temps ונשמע « et nous écouterons (comprendrons) », renvoie respectivement à
l’application de des Mitsvot puis à l’étude de la Torah elle-même, dans
sa sainte richesse et sa profondeur.
Alors qu’avec la formule inverse, nous avons une
correspondance avec L’étude de la Torah dans le but de
savoir comment pratiquer pour la pratiquer ensuite.
ð
Or l’étude de la Torah a plus de valeur lorsqu’elle n’a
de fin que l’étude de la Torah elle-même pour découvrir tous les secrets qui
s’y trouvent et se rapprocher d’Hachem... D’où la
remarque de Rabbi El’azar sur l’ordonnancement de la
formule qui donne un sens précis aux 2 termes prononcés par les Bné Israël.
Juste avant de
recevoir la Torah, ce fut des sons et des éclairs et une lourde nuée sur le
mont Sinaï qui tremblait, puis Hachem descendit dans
un grand feu et tout le peuple trembla… A ce moment là il est dit (Shemot : Perek 19, Passouk 17) que les Bné
Israël : וַיִּֽתְיַצְּבוּ
בְּתַחְתִּית
הָהָֽר « se sont tenus dans le bas de la
montagne »
* Le Midrash explique que « Hakadosh Baroukh Hou » a arraché la montagne de son endroit et l’a
renversé sur eux comme une coupole, et dit (voir Guemara
Shabbat 88a) : אם אתם
מקבלים התורה
מוטב ואם לאו
שם תהא קבורתכם « Si vous
acceptez la Torah alors tout ira bien sinon là sera l’endroit de votre
sépulture »
- Si les Bné Israël avaient atteint un niveau
spirituel élevé égal à ceux des « MalAkhim »
(d’anges) pourquoi Hachem à mis en garde de cette
façon les peuple d’Israël ?
* En fait, quand Moché s’apprêtait
à récupérer les « Lou’hout » (tables de
la loi) au mont Sinaï, les anges s’y opposèrent en disant que la sainte
Torah devait plutôt rester dans le ciel pour avoir tout le « Kavod » (l’honneur) quelle mérite...
à Mais Moché
répliqua que dans le ciel les anges n’étaient pas confrontés au « Yetser Hara’ » (mauvais
penchant) et que la sainte Torah aura plus de valeur dans le monde ici bas
où les Bné Israël devront constamment combattre leur
« Yetser Hara’ »
pour se rapprocher d’Hachem et évoluer en travaillant
sur soi et respecter les commandements de la Torah…
Et comme dit le Pirké Avot : לפום
צערה אגרא « La récompense est proportionnée à
la peine »
ð
Or comme au mont Sinaï les Bné
Israël avaient atteint un niveau égal aux « MalAkhim »
(anges) et que le « Yetser Ara’ » ne
les atteignait plus, Hachem fit en sorte de les
effrayer avec de la fumée, un grand feu, et la montagne au dessus d’eux… pour
éveiller un peu leur « Yetser Hara » afin qu’ils aient un doute et une remise en
question sur leur choix et finalement dire Oui ! Car sinon l’argument de Moché Rabenou au sujet du « Yetser Hara » n’aurait plus
tenu.
* La Guemara donne aussi une
autre raison et explique que Hachem a volontairement
mis de la fumée, un grand feu, et la montagne au dessus d’eux… pour que les
autres nations voient en quelques sortes cette situation catastrophique en
apparence afin qu’elles ne soient pas jalouses des Bné
Israël pendant le don de la sainte Torah…
Exemple : C’est comme un patron qui embauche son propre fils dans
une entreprise pour un job très facile pour justifier le don d’un salaire et
que le salaire est énorme… Et pour ne pas que les autres employés soient jaloux
de sa situation, le patron convoque souvent son fils pour faire un bilan et lui
crie dessus pour montrer à tout le monde que son travail nécessite tout de même
un suivi permanant et de la rigueur…
* Le Rambam explique que la
« Nechama » (âme) du juif aspire
vraiment à vouloir pratiquer la Torah et les Mitsvot
mais que le « Gouf » (corps) fait barrière et aspire plutôt
aux plaisirs matériels de ce monde ci…
Remarque : D’après
la Torah, si un couple ne va plus du tout, et que l’homme ne veut pas donner le
« Guet » (acte de divorce à sa femme pour qu’elle puisse se
remarier…), le Beth Din
peut le forcer à le faire même en lui donnant « Malkout »
(des coups).
à Car cette mauvaise volonté de la part du mari est
due au « Gouf » et non pas à la « Nechama »
qui sait très bien que si le Chalom ne peut vraiment
pas résider dans un couple, il est mieux de se séparer.
è C’est ce qu’on apprend de « Matane Torah » où les Bné
Israël voulaient accepter la Torah « Lichmah »
(en son nom, pour elle même), mais Hachem a
tout de même mis la pression au peuple d’Israël pour montrer qu’il faudra par
la suite faire plier le corps par la force pour accomplir la volonté profonde
de la « Nechama », qui est d’accomplir la
Torah & les Mitsvot…
Remarque : L’étude le la Torah « Lichmah »
(pour la Torah elle-même) ?
Le Pirouch ‘Hazal
considère que l’étude de la Torah réalisée dans un but autre que pour l’étude
elle-même (exemple : pour avoir les honneurs, pour devenir riche…)
est tout de même considérée comme une étude le la Torah « Lichmah » (pour la Torah elle-même)
Car la Torah est tout un apprentissage, une éducation,
une discipline… Et à force de l’étudier pour X raison, on finira par l’étudier
pour sa sainteté et sa grandeur… c'est-à-dire « Lichmah »
(pour la Torah elle-même).
La Parasha
du Shabbat qui précède le don de la Torah est « Bamidbar »
(Dans le Desert).
- Qu’apprenons nous du
fait que la Torah a été donnée dans le désert ?
(D’après
la Si’ha 1 de la Parasha Bamidbar du Rabbi de Loubavitch
(extrait du Mayen ‘Haï))
1)
Le
désert est un endroit abandonné, qui n’appartient à personne. Personne ne
s’approprie un désert comme un jardin où une vraie propriété… C’est une terre
qui appartient à tout le monde dans la même mesure.
ð
Il en
est de même pour la Torah qui n’est pas liée à un homme en particulier mais à
tout le monde et dans la même mesure… La Torah est un héritage pour tous les
juifs quelque soit son niveau. Donc chaque juif se doit et peut s’investir dans
Torah et Mitsvot.
2)
Le
désert est en général dépourvu de végétaux, il n’y a rien mise à part de la
poussière, de la terre et du sable …
ð
Il en
est de même pour quelqu’un qui veut être « Mequabel Ete HaTorah » (acquérir l’enseignement
de la Torah)… Pour avoir ce mérite, il faut être humble et se considérer bas
tel la poussière de la terre, le sable... et ne pas être hautain ou orgueilleux !
3)
Dans
un désert, il manque les nécessités indispensables à la survie de l’individu
comme l’eau, la nourriture ou les vêtements...
ð
Durant
les 40 années passées dans le désert, les Bné Israël
s’appuyaient sur les mérites des Tsadikim pour qu’Hachem leur assure tout cela : « Myriam Hanévia » pour l’eau, « Moché
Rabénou » pour le manger, « Aharone Hacohen » pour les
« Anané Kavod » (nuées)
qui s’occupaient de soigner le linge et le faisaient même grandir selon la
taille du Ben Israël.
Aujourd’hui, il en est de même pour nous aussi qui devons
en priorité étudier et pratiquer la Torah et les Mitsvot,
bien qu’il existe des nécessités de la vie… Et en procédant ainsi, c’est Hachem qui nous assurera toutes les nécessités matérielles
de la vie…
4)
Le
désert est un endroit de danger avec tous les animaux qu’on y trouve, comme le
scorpion, le serpent…
ð
Et la
Torah a spécialement été donnée la bas pour nous enseigner qu’un juif qui se
trouve en « Galout » (Exil) est en
situation de danger spirituel... En effet, le serpent rappelle la faute d’Adam
et Eve… c'est-à-dire, le « Yetser Hara’ » (le mauvais penchant) qui désire faire
trébucher les Bné Israël dans des fautes.
Ceci pour nous apprendre que le juif se trouvant dans une
telle situation doit spécialement s’attacher à la Torah et les Mitsvot, car ceci constituera sa seule vraie protection
jusqu’à la grande « Gueoula » (délivrance)
du peuple juif tout entier avec l’arrivée de Machia’h...
Amen !