"L'Enfant
: Un dépôt Sacré et non un bien personnel, chez
Son père et Sa mère."
A travers, cet article, je souhaiterai tirer la sonnette d'alarme pour les enfants de notre communauté, et élaborer
une reflexion personnelle sur le caractère sacré du trio : enfant, père et mère, en rapportant
principalement des enseignements de nos maîtres de la Hassidout (Rabbi de Loubavitch & Rabbi Na'hman de Breslev). J'espère simplement que son message profond aidera beaucoup d'entre-nous à
réaliser o combien est lourde notre responsabilité vis à vis de nos propres enfants, qu'il soit en bas âge ou
déjà adulte.
Dans
le saint Zohar (III, 283b) il est enseigné que l'homme et la
femme constituent une seule âme. Quand cette âme descend
des cieux, elle se sépare en mâle et femelle qui se
réunissent dans ce monde. Cette union, qu'on appelle mariage,
est déstinée à accomplir de grandes choses, et
comme le fait remarquer Rabbi Nathan (Likouté Halakhot), le
but du mariage est de permettre au couple d'engendrer dans ce monde
une âme supplémentaire, celle qui émane des plus
hautes niveaux : la Pensée initiale de la création.
L'union
entre mari et femme rapproche ainsi d'avantage la création de
la perfection et de la plénitude (Nida 13B), et lorsque deux
personnes s'unissent dans une intension aussi sublime, elles sont
naturellement destinées à rencontrer toutes sortes de
difficultés.
D'ailleurs,
à ce propos, Rabbi Nahman enseigne que "le mauvais
penchant déteste l'homme et s'efforce de le nuire physiquement
et spirituellement. Il ne ménage aucun effort pour détruire
sa vie et surtout sa vie conjugale... essayant de faire obstacle à
la perfection finale du monde". Il faut donc une très
grande sagesse pour édifier
un foyer, et beaucoup de compréhension
pour le consolider, tout en sachant que
le principe masculin étant la sagesse
(pour l'édification), et le principe féminim étant
la compréhension
(pour veiller à la permanance du foyer).
A
propos du « Shalom Bayit » (la paix du foyer), le Rabbi
Schneerson nous révèle le sens profond de
l’enseignement de nos maîtres : « La femme est
le pilier de la maison », qui signifie par là que le
bonheur conjugal repose essentiellement sur elle, sur son humeur, son
caractère et son
comportement. Elle n’est pas la seule responsable des problèmes
qui surgissent au sein du couple, mais elle est presque la seule à
pouvoir les résoudre.
L’expérience
montre en effet qu’une אשת
חייל («
Echet ‘Hayil » : femme vaillante) arrive à sauver
son foyer même si son mari n’est pas tout à fait à
la hauteur. En revanche, un homme "bien" et même
"très bien" est perdu et désarmé
lorsque son épouse refuse de coopérer avec lui pour
leur salut commun. Elle est donc la clé de la réussite
du couple !
Lorsque le couple comprend que le mariage ne s'arrête
pas à la cérémonie nuptiale, et que les deux conjoints sont
prêts à travailler et à apprendre sur eux-meme,
aucune cause ne peut justifier le divorce.
Le problème
commence lorsqu'un membre du couple ou les deux ensemble ne sont pas
prêts à reconnaitre qu'ils doivent se corriger et qu'ils
ne veulent pas fournir les efforts nécessaires pour parvenir à
la paix dans leur ménage.
En outre,
souvent le divorce est causé par les beaux parents qui se mêlent
des affaires du couple de leur enfant et provoquent des troubles dans leur Shalom Bayit.
Malheureusement, au sein de notre communauté particulierement,
la majorité les parents ont le sentiment que leur enfant leur
appartient, et la plupart d’entre eux conservent cette attitude
aliènante même après son mariage, avec le
désir que l’enfant (meme une fois adulte) satisfasse leurs ambitions, qu'ils
dissimuleront biensûr derrière soit disant des efforts éducatifs
pour l'interet de leur enfant... D'ailleurs, on évalue
difficilement le dommage qu’ils infligent ainsi à son
âme, sans parler des préjudices portés au foyer
nouvellement créé en le noyant dans de longs conflits qui dureront des années...
Si le couple n'a pas sû vaincre toutes ses difficultés, en ne maintenant pas leur
engagement mutuel ou en ne s'investissant pas rééllement dans la voie authentique du judaïsme qui encadre et préserve la vie conjugale, chaque ex-conjoint se doit
d'accepter que son divorce provient de la providence divine et doit tout recevoir avec amour en tant qu'expiation de ses fautes, puis repartir du bon pied.
En effet, la réussite d’un divorce est tout aussi importante
que la réussite d’un mariage. L’objectif commun
étant de trouver la paix, et surtout de se soucier du bien
être de chaque enfant issu de cette union s’il y’en
a.
Aujourd'hui,
le terrible drâme qui touche notre génaration, est de constater
parfois qu'un ex-conjoint continue dans son immaturité, à
nourrir des idées de haine et de vengeance en prenant en otage
leur enfant, et crée avec celui-ci un bloc indissociable, dressé
contre l'autre parent qui devient le "méchant",
responsable de tous leurs malheurs. Il s'en suit alors de fausses
accusations de violences et d'abus sexuel qui peuvent être comprises comme une tentative de se convaincre
qu'il doit protéger l'enfant.
Inutile
de rappeler qu'il s'agit là d'une vraie manoeuvre de cruauté
que la Torah condamne et enjoint d'annuler intégralement, car
elle consiste non seulement à vouloir anéantir l'autre
parent, mais surtout à détruire (inconsciemment ou non)
son propre enfant en l'instrumentalisant à des fins
machiavéliques.
Et
si malheureusement, les mauvaises "Midoth" et les "désirs
grossiers", poussent facilement certains à de telles
pratiques immorales, jusqu’à dresser une barrière
émotionnelle et intellectuelle pour étouffer l’appel
intérieur de leur cœur au repentir ; Alors, le devoir le
plus urgent sera de se distinguer d'eux et de ne pas fermer les yeux
sur l'intolèrable, en implorant Hachem de bien vouloir nous
proteger, et en gardant toujours l'éspoir qu'ils se détourneront
de ce chemin de destruction qui attire la colère divine...
"Si
seulement notre cœur pouvait suivre ses impulsions les plus
sincères et les plus pures" disent nos maîtres, nous aurions la nostalgie d’un
état de proximité avec Dieu et
Sa volonté.
Pour
conclure, il est interessant de remarquer que le mot Horim
(parents) en hébreu est en fait un terme moderne, qui
n'ai jamais mentionné dans la Torah. Et lorsque la Torah
désigne les parents d'une personne, elle les appelle
individuellement par leur prénom (Yaakov, Rahel, Lea, Bilha,
Zilpa...).
D'ailleurs,
dans le 5e des dix commandements il est dit aussi : "Tu
honoreras ton père et ta mère", et non pas "tu
honoreras tes parents". Ainsi, la Torah fait volontairement
cette distinction entre chaque parent pour nous montrer qu’il
s'agit bien de deux êtres apparentières qui apporteront
chacun individuellement leur propre richesse nécessaire à
la construction de l'enfant, physiquement, psychologiquement et
spirituellement...
En outre, nos Sages disent qu'"Il existe trois partenaires
en l'homme : Dieu, son père, sa mère" (Nidda
31A), et puisque le père et la mère ne participent pas
à la formation de l'âme, le verset mensionnant : "les
âmes que J'ai faites" (Isaï 57,16), atteste bien
de la proximité de chaque âme avec Dieu, bien que le
corps et toutes créatures soient également l'oeuvre de
Ses mains.
Alors,
qu'Hachem puisse nous aider et fasse que chacun individuellement
réussisse à perfectionner ses "Midoth", afin
de pouvoir remplir comme il se doit son devoir de conjoint, puis d'éducateur-parent,
qui se voit chargé d'une "âme", un "enfant",
un "Dépot Sacré", un "Monde" à
lui tout seul, lequel a été remis à nos soins
par le Roi des Rois, à qui nous aurons à rendre des
comptes un jour. c'est certain !
Kol touv Yoël
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