Le Divorce - Guet

Notre génération connait malheureusement ou heureusement nombre de divorces au sein de notre communauté de part le monde.

Peu-être diront certains, parceque nous sommes les dernières âmes réincarnées qui doivent revivre plus d'une union de mariage et apporter la réparation à soi-même, à ses unions, ses familles... Ou que tout simplement, le Yetser Hara' met le paquet pour semer la discorde et nous challenger sur le choix entre la Sin'at 'Hinam (Haine gratuite) qui est la cause de notre éxil actuel, et la Ahavat 'Hinam (Amour gratuit d'Israel) qui en est la réparation et qui requiert nombre d'efforts pour rectifier nos Midoth (vertus).

Dans tous les cas, le Divorce Religieux ("Guet") reste une Mitsva de la Torah à accomplir dans la dignité lorsque les paramètres religieux sont réunis pour l'envisager, et je vous invite donc à découvrir cet article qui rappelle certaines règles de base à ce sujet.

Rappel Important : Si la femme juive (divorcée civilement) s’unit à un autre homme sans avoir eu un "Guet valide" au préalable, non seulement elle contrevient gravement à un commandement de la Torah, mais les enfants nés de cette relation sont considérés comme "Mamzérim" (issus de relations interdites). Et d’après la Torah, ils ne pourront jamais se marier avec des membres du peuple d'Israël.

Le divorce est une étape envisageable dans la vie juive lorsqu'un couple estime que mettre un terme à leur union est la meilleure solution. Et lorsqu'il s'agit de défaire cette union selon les règles de la Torah avec l’approbation de nos Rabbanim, il serait "bon" de se rappeler que cette démarche est un accomplissement de l'un de nos 613 commandements de la Torah. (Le Talmud Guemara Guitin aborde ce sujet sur tous ces aspects).

Cela dit, si toutefois il fallait le préciser à certains, le divorce d'un couple dans la tradition juive, ne veut surtout pas dire anéantir son ex-partenaire physiquement ou moralement, ou instrumentaliser les enfants issus de leur union pour faire le mal, les fragiliser et les détruire...

Bien souvent, un mari recalcitrant ou une épouse qui refuse son Guet, sont les conséquences d'un couple qui n'a pas pris la peine de poser les choses "à deux - entre adultes" (ou en médiation avec l'aide d'un tiers professionnel), pour envisager cette étape dans le respect et la dignité, comme une démarche constructive pour leur vie respective !

Et au lieu de celà, ils vont oeuvrer dans leur animosité avec une énergie folle
(souvent à cause des familles qui se mêlent de trop), pour tenter d'anéantir l'autre (Une vraie expression de cruauté que la Torah interdit et condamne !), et ce, au risque de compromettre gravement la Validité de leur GUET.

Pour que le Guet soit le plus Simplement "Valide" au regard de la Halakha, chaque Beth Din à travers le monde a rédigé sur papier tout ce que devront affirmer & acquiescer à haute voix le mari et la femme lors de la cérémonie du Guet, en optant pour la configuration d'un Guet donné et receptionné sans condition.

Autrement dit, une fois le Divorce Civil établi seulement, si les 2 conjoints souhaitent directement opter pour la cérémonie du Guet, ils opteront pour un Guet donné sans condition et sans contrainte.

A l'inverse, si l'un des conjoints aurait été forcé à procéder à la cérémonie du Guet, la validité du Guet est gravement remis en question.

En voici quelques illustrations qui mèritent réfléxion :

1) Lorsqu'un conjoint vole des biens et ne les restitue pas à son partenaire qui les réclame.
2) Sous la menace, ou suite à des agressions physiques pour contraindre un conjoint au Guet.
3) Lorsqu'un conjoint multiplie des procédures en justice civil & pénal pour détruire son partenaire.
4) Pire encore, lorsqu'un conjoint parent (plus couramment la femme) enchaine des accusations audieuses & calomnieuses contre son conjoint pour le priver de leurs enfants...

Tous ces genres de pratiques viles et cavalières qui sont des interdits de la Torah, rendent sans aucun doute l'acte du Guet invalide, puisque les paramètres religieux ne sont pas réunis pour procéder à la cérémonie du Guet sans condition ni contrainte !

S'il fallait réparer tout cela par conciliation (étape indispensable pour la validité du Guet), ou mettre en place d'autres accords/conditions à fixer comme étant un préalable indispensable à la cérémonie du Guet pour l'un ou les 2 conjoints, cette démarche devra faire l'objet d'une étape à part, à dissocier de la cérémonie du Guet, sous l'une de ces 2 formes les plus courantes :

  • 1 - Au travers d'un protocole d'accord établi via les Conseils/Avocats des 2 parties.

  • 2 - Ou tout simplement devant un Beth Din (et 2 témoins si besoin), lorsqu'il s'agit de 2 parties qui craignent le Ciel, souhaitant se conformer simplement à la Halakha, dans le respect de leurs engagements face au Beth Din.

Et si malheureusement les conflits ne laissent pas place à une conciliation afin de boucler certains points rapidement à l'amiable, le recours à la loi civil reste une option envisageable (avec l'accord du Beth Din). Ce sera certainement une démarche sur du long terme, mais après tout, "Tout vient à point à qui peut/sait attendre", et "chaque chose en son temps" !

Simplement, pour mieux saisir les vrais enjeux, surtout face à un Beth Din (nommé dans la Torah "ELOKIM"), Rabbi Moché de Kovrin disait :

"Il est impossible de tromper Hakadosh Baroukh Hou;

Il est interdit de tromper autrui;

L'homme ne peut tromper que 'lui-même'."

Du coup, dans le soucis de préserver la "validité du Guet" sans aucune ambiguïté, il sera vivement recommandé aux 2 parties d'honorer l'intégralité des engagements mutuels établis en amont de la procédure de leur Guet.

En effet, bien que cette première étape soit dissociée de la cérémonie du Guet dit "Guet sans condition", celle-ci restait tout de même une exigeance préalable pour le mari et/ou la femme, avant de pouvoir procèder à leur divorce religieux.

De surcroit, si jamais il arrivait que le mari ou la femme, affirme lors de la cérémonie du Guet, que sans le respect des conditions préalables, il/elle n'accorderait pas de valeur à ce Guet dit "Guet sans condition", celui-ci deviendrait automatiquement un "Guet donné sous condition", à propos duquel il est enseigné que : Un Guet donné sous condition, n'est finalement valide qu'une fois que les conditions préalables auront été honorrées.

J'espère que ces informations aideront à ce que l'experience du Divorce (civil & religieux) se fasse dans le respect d'autrui face à HM, conformement à notre source de Vie qu'est la Torah - Tout en préservant en priorité les enfants de notre génération, à qui l'on impose de plus en plus cette douloureuse experience de la "séparation" par le divorce de leurs parents.

Et Qu'HM nous aide à grandir dans notre Emouna pour traverser avec succès ce genre d'étape de la vie, parfois difficile mais necessaire, puisqu'il s'agit d'une "Mitsva" qu'il ne faut surtout pas louper/souiller, afin que la suite soit "meilleure", sur de nouvelles bases dites "saines & propres".

Hatsla'ha !
Yoel



Pour en savoir plus, je vous invite à découvrir les textes ci-dessous, et à solliciter le Beth Din pour entreprendre cette démarche du Divorce, le plus proprement possible.