Paracha Beha'alotkha – בְּהַעֲלֹֽתְךָ
Ce Shabbat nous lisons
la Parasha Beha’alotkha qui
explique comment Aharon Hacohen
et ses enfants allumaient la « Ménora » (chandelier)
au Beth Hamikdash (temple),
puis nous parle du service des Léviim et du Korbane Pessa’h (Sacrifice de Pessa’h)…
Au début de la Parasha
Hachem parle à Moché en
disant de transmettre à Aharon les instructions pour
l’allumage de la Ménora : הַנֵּרֹֽות בְּהַעֲלֹֽתְךָ
אֶת־הַנֵּרֹת
אֶל־מוּל
פְּנֵי
הַמְּנֹורָה
יָאִירוּ שִׁבְעַת
« Quand tu feras monter les lumières, c’est vers le vis-à-vis de la face de
la Ménora qu’éclaireront les 7 lumières… »
Rappel :
Au sujet de la "Menora" il est expliqué
dans la Parasha Terouma qu’elle
est faite en un bloque (en une seule pièce) constitué de 7 branches, et
que chacune des branches se rejoint à sa base avec l'une des branches du coté
opposé, et que les mèches du chandelier étaient toutes dirigées vers l'axe
central.
* Dans notre Parasha
(Chapitre 8, Passouk 2) Rachi explique que cette
disposition avait son intérêt et l’une des raisons est : « Pour que ne l’on dise pas qu’Hachem
a besoin de sa lumière ».
Puis, au Passouk suivant
il est dit : וַיַּעַשׂ
כּן אַהֲֵרֹן « Ainsi fit Aharon… »
* Et là-dessus Rachi explique la constatation « Ainsi fit Aharon… »
Par le fait « qu’il n’a jamais rien changé à
l’ordre reçu et que c’est un éloge fait à Aharon »
- En quoi le fait de n’avoir pas changé à l’ordre
d’Hachem est un éloge pour Aharon
? Cela devrait être normal de ne rien modifier à l’ordre d’Hachem !...
Pirouch 1 : (tiré du Sefer Shéérite Yaakov)
Dans la Parasha Tetsvé (Passouk 20), Rachi explique
au sujet de l’huile de la Ménora : qu’il faut une huile pure de première qualité כָּתִית
לַמאור « concassée pour le
luminaire », c'est-à-dire que l’huile
obtenue sous la seconde pression était impropre pour la Ménora
mais propre pour les « Korbane Mena’hot » (oblations) que manger les Cohanim…
à Or logiquement, étant donné la disposition
particulière des mèches de la Menora « pour ne pas croire que Hachem a besoin de sa lumière », on aurait pu penser
faire bien les choses en utilisant une huile de moins bonne qualité pour la Ménora qui donnera une lumière moins claire (c'est-à-dire une
huile NON issue de la première pression) !
ð Donc Aharon aurait pu être tenter d’effectuer cela dans une
bonne intention afin que personne ne puisse penser qu’Hachem
a besoin d’une lumière matérielle de bonne qualité… Mais ce ne fut pas le cas,
car au-delà de la logique, il préféra accomplir à la lettre l’ordre d’Hachem sans la mettre en doute, et en fut récompensé…
Pirouch 2 : (d’après le Ohr Ha’haïm Hakadosh)
Le Ohr Ha’haïm Hakadosh pose tout
d’abord une question sur l’expression utilisée dans notre Parasha : בְּהַעֲלֹֽתְךָ
אֶת־הַנֵּרֹת « Quand tu feras monter les lumières… »
et demande pourquoi n’est-il pas écrit tout
simplement : אֶת־הַנֵּרֹת בהדליקך « Quand tu
allumeras les lumières… »
* Dans la Guemara, il
y’a une « Ma’hlokette » (des avis
différents) au sujet des נֵּרֹת (« Nérote » = lampes, lumières) de la Ménora. En effet, un avis dit que les « Nérote » faisaient partis de la structure en seul bloque
de la Ménora tandis qu’un autre avis suppose le
contraire.
à Le Ohr Ha’haïm Hakadosh penche pour le second avis. En effet, selon lui,
les « Nérote » et étaient juste posées sur
les branches de la Ménora et étaient indépendantes de
sa structure en un bloque car il est dit dans la Parasha
Bamidbar (Perek 4, Passouk 9) :וְכִסּ֞וּ
אֶת־מְנֹרַת
הַמָּאֹור וְאֶת־נֵרֹתֶיהָ « ils couvriront la Ménora du luminaire et ses lampes » ce
qui prouve que ces pièces sont indépendantes…
ð
D’où l’intérêt de dire :בְּהַעֲלֹֽתְךָ
« Quand tu feras monter… »
=> c'est-à-dire quand tu remonteras la Ménora en
posant les lampes où l’on allume les mèches…
ð Et l’éloge fait à Aharon est dû au fait qu’il prit le soin de mettre tous les jours les 7 lampes, chacune au même emplacement que le premier jour de l’allumage de la Ménora. Et cela avait une importance comme le mentionne le Midrash suivant.
Midrash :
Au sujet du « Michkane
(Tabernacle), Hachem s’adressa à Moché
en disant : והקמותה
את המשקן כמשפטו « et tu monteras le Michkane comme son
jugement ». En effet, la première fois, seul Moché
était apte à soulever les planches pour monter le Michkane.
à Et le Midrash explique d’après le terme כמשפטו « comme
son jugement », que depuis la première fois où Moché
Rabenou a disposé les « Kesharim » (planches) pour monter le Michkane, les Léviim ont dû
respecter cette même disposition, pour chacune des « Kesharim »
(planches) son même emplacement, même si elles étaient identiques…
ð
Et Aharon fit de même pour chacune des 7 « Nérote » (lampes) qu’il disposa tous les jours de sa
vie aux mêmes endroits. D’où son éloge…
Pirouch
3 :
L’éloge fait à Aharon est aussi dû à son grand dévouement pour ce service qui pourrait nous paraître banal : « changer des lampes de la Ménora » ! Et pourtant il su accomplir cette Mitsva tous les jours avec la même intensité, avec de bonnes « Kavanote » et tout son cœur...
Comme il est dit dans (Michlei 6, 23), la Ménora, par la lumière qu’elle diffuse, symbolise la Torah – « car la Mitsva est un flambeau, et la Tora est lumière ».
à Du comportement d’Aharon, nous
tirons l’enseignement de faire Torah & Mitsvot
avec beaucoup d’attention et de coeur…
Au Passouk 4 de notre Paracha, Hachem décrit à Moché la forme de
la Menora est dit : וְזֶה מַעֲשֵׂה
הַמְּנֹרָה « Et ceci est la confection de la Ménora …»
* Rachi explique le termeוְזֶה « Et ceci …» :
Comme si Hachem lui avait montré du doigt car la
tâche étant difficile, il lui a dit : « et voici… »
- On peut se demander en quoi la confection de la
Menora était plus difficile que celle des autres objets sacrées du Beth Hamikdash qui était tout
aussi complexe à réaliser ?
Les ‘Hakhamim
nous enseignent que le Beth Hamikdash
représentait tous les éléments de la création du monde, toute sa beauté, et sa
complexité… Et un Midrash raconte que la Ménora
représentait le « Da’at » (le savoir,
l’intelligence). Il est
connu que la consommation d’huile d’olive est bonne pour la mémoire…
Remarques : (En priant du coté ‘Est’ vers Yeroushalaïm)
- Pour devenir intelligent à On prie (la ‘Amida) en s’orientant vers la droite (דרום) c'est-à-dire
du coté où se trouvait la Ménora dans le temple…
=> symbole du savoir
- Pour devenirriche
à On prie (la ‘Amida) en s’orientant vers la gauche (צפון) c'est-à-dire
du coté où se trouvait le Shoul’han (la table) dans
le temple… => symbole de richesse
Hachem a créé 50 שערי
בינה (niveaux d’intelligence) et Moché
a réussi a en atteindre 49. Et nous retrouvons symboliquement ses 50 niveaux
sur la Ménora :
7 קָּנִים (branches) - 11 כַּפְתֹּרים (boutons) - 9 ים ח
פְרָ (fleurs) - 22 גְבִעִים (coupes)
Ce qui fait 49. Et le 50e
niveau est représenté par l’ajustement de l’ensemble qui représente la
structure de la Ménora.
ð
C’est
pour cela qu’Hachem aida Moché
Rabenou dans la réalisation de la structure de la Ménora.